Les Marocains espèrent une baisse des prix après le verdict de la CJUE
Suite à la décision de la Cour de Justice de l’Union européenne (CJUE) d’annuler les accords de pêche et d’agriculture entre l’Union européenne et le Maroc, de nombreux Marocains nourrissent l’espoir d’une baisse des prix du poisson et des légumes dans leur pays.
Cette décision, largement commentée sur les réseaux sociaux, est perçue comme une potentielle aubaine pour les consommateurs marocains, dont le pouvoir d’achat a été sérieusement érodé par la hausse des prix de ces produits essentiels.
Les réactions des citoyens marocains sur les réseaux sociaux témoignent d’un soulagement palpable. Des commentaires tels que « Le Maroc a droit à ses propres ressources » reflètent un sentiment de justice retrouvée, les citoyens estimant que les ressources naturelles du pays devraient avant tout bénéficier à la population locale plutôt qu’être exportées à des conditions jugées défavorables.
La CJUE a justifié l’annulation des accords en arguant qu’ils avaient été conclus sans le consentement du peuple du Sahara. Cette décision a suscité des débats parmi les analystes politiques quant à ses répercussions sur les relations entre l’UE et le Maroc. Cependant, pour de nombreux Marocains, ce verdict représente avant tout une opportunité de stabiliser les prix sur les marchés locaux.
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Un citoyen a exprimé son mécontentement sur Facebook : « Nous vivons dans un pays avec un littoral de plus de 3 500 kilomètres, et pourtant nous payons des prix élevés pour des poissons comme les sardines, alors qu’ils sont exportés vers l’Europe. » Ce sentiment est partagé par beaucoup, qui espèrent que la fin des accords permettra de réorienter les ressources vers le marché intérieur.
Le ministère marocain des Affaires étrangères a réagi en déclarant que le verdict européen contient des erreurs juridiques et est politiquement biaisé. Le Maroc a réaffirmé sa position de ne pas signer de futurs accords qui ne respecteraient pas son intégrité territoriale, une position déjà confirmée par le roi Mohammed VI dans un discours sur le Sahara.
Malgré la décision de la CJUE, des pays comme la France, l’Espagne et la Belgique continuent de maintenir leurs partenariats stratégiques avec le Maroc. Les analystes voient dans cette situation une opportunité pour le Maroc de négocier des accords plus équilibrés à l’avenir.
Fluctuations des prix des légumes au Maroc
Les prix des légumes au Maroc ont connu plusieurs fluctuations ces dernières années, en grande partie à cause des exportations vers l’Afrique, notamment vers la Mauritanie. La décision des autorités mauritaniennes d’augmenter de manière conséquente le coût du dédouanement des légumes en provenance du Maroc a eu un impact significatif. En janvier 2024, le coût du passage au poste frontalier d’El Guerguerat pour les camions transportant des légumes a été multiplié par plus de deux, passant de 70 000 ouguiyas (environ 1 600 euros) à 190 000 ouguiyas (environ 4 600 euros), soit une hausse de 171 %.
Cette augmentation des coûts douaniers a provoqué une file de camions bloqués à la frontière, les transporteurs marocains n’étant pas préparés à cette hausse soudaine. Les autorités mauritaniennes avaient décidé, dès août 2023, dans le cadre de la Loi de finances rectificative, d’exonérer certains matériels agricoles tout en augmentant les droits de douane sur les produits agricoles pour protéger la production intérieure.
La tension sur le marché des légumes au Maroc a également été exacerbée par des conditions climatiques défavorables. Après deux années de sécheresse, la production agricole marocaine a été durement affectée. La vague de froid qui a suivi a encore réduit l’offre de certains produits agricoles, entraînant une hausse des prix sur le marché local.
Les consommateurs marocains ont ressenti les effets de ces fluctuations, avec des prix de nombreux légumes en forte hausse au cours des dernières semaines. Cette situation a également eu des répercussions en Afrique de l’Ouest, notamment en Mauritanie, au Sénégal et au Mali, où les importations de légumes marocains sont importantes.
Cependant, une diminution des exportations de produits agricoles marocains vers la Mauritanie, consécutive à l’augmentation des droits de douane par Nouakchott, a entraîné une baisse des prix de certains légumes au Maroc. Cette baisse a été observée depuis le 15 janvier 2024, offrant un répit aux consommateurs marocains.