Les nombreuses arrestations d’activistes en Algérie visent à créer «un climat de terreur»
La cascade d’arrestations qui cible depuis quelques jours plusieurs activistes en Algérie vise à créer « un climat de terreur » au sein de la population algérienne et à « empêcher » un éventuel retour du mouvement de contestation anti-régime « Hirak », ont indiqué les forces du Pacte de l’alternative démocratique (PAD).
« La suspension des manifestations pacifiques décidée par le mouvement révolutionnaire a été exploitée par le pouvoir pour tenter d’imposer sa feuille de route et son agenda politique avec pour objectif une normalisation autoritaire et brutale », soulignent ces forces dans un communiqué publié mardi.
Ils font constater que « pendant cette situation de confinement des populations, le pouvoir a redoublé de férocité en multipliant les lois liberticides et les actes répressifs avec leur lot d’interpellations et d’emprisonnements arbitraires ».
« Cette cascade de la répression et les arrestations massives opérées dans toutes les régions du pays a pour but de créer un climat de peur et de terreur dans l’espoir d’empêcher le retour puissant du mouvement révolutionnaire qui ne cesse de rejeter un système non démocratique corrompu et corrupteur », notent-ils.
Le Pacte de l’alternative démocratique a réitéré son exigence de la libération de tous les détenus d’opinion, des activistes et des journalistes emprisonnés, appelant les Algériens à la « mobilisation », mais également à la « vigilance » face aux conséquences induites par l’adoption de la récente Loi de Finance complémentaire sur la situation de pans entiers de la population, de nature à « exacerber les tensions sociales pouvant aboutir à une explosion sociale violente aux conséquences dramatiques ».
Selon le Comité national pour la libération des détenus (CNLD), une vingtaine de militants ont été arrêtés, présentés devant les tribunaux, condamnés ou ont vu leurs procès renvoyés pour les deux seules journées de dimanche et lundi.
Le Comité a recensé près de 70 détenus d’opinion actuellement derrière les barreaux, la plupart pour des publications sur Facebook.