Les prix des sardines confrontés à l’inflation

Par Chaimaa Hejam

Le Maroc traverse actuellement une conjoncture économique marquée par une hausse continue et préoccupante des prix des produits de première nécessité, engendrant des répercussions notables sur le pouvoir d’achat des citoyens. Parmi les denrées alimentaires les plus affectées, le poulet et les sardines figurent en tête de liste. Cette situation suscite des interrogations concernant les causes sous-jacentes de cette inflation.

L’augmentation des prix des produits alimentaires de base résulte de tensions économiques internes et externes, exacerbées par la concurrence croissante des grandes exploitations agricoles et des pratiques monopolistiques. Ces dernières exercent une pression sur les petites fermes et éleveurs, qui, confrontés à des coûts de production en hausse et à un manque de soutien, sont contraints de réduire ou de cesser leurs activités. Cette situation menace l’approvisionnement régulier en produits alimentaires accessibles pour les familles marocaines.

Malgré les efforts du ministère de l’agriculture et du gouvernement, l’inefficacité à stabiliser les prix et à soutenir les petits producteurs est largement dénoncée. Les consommateurs, particulièrement ceux des classes moyennes et modestes, ressentent de plus en plus l’impact de cette inflation dans leur quotidien.

Les sardines, autrefois élément clé du régime alimentaire des marocains, ont connu une hausse persistante de prix, atteignant 20 dirhams le kilogramme. Cette hausse est principalement due aux conditions météorologiques défavorables et à la baisse des rendements des pêcheries.  Les débarquements au port de Safi ont chuté de 15 % en 2024, exacerbant une pénurie qui alimente la spéculation. Cette situation met en lumière la vulnérabilité du secteur de la pêche et l’urgence de prendre des mesures pour garantir une offre suffisante à des prix maîtrisés, préservant ainsi la sécurité alimentaire.

Bien que la valeur des produits issus de la pêche côtière et artisanale ait augmenté, atteignant près de 10 milliards de dirhams en 2024, cette hausse ne profite pas aux consommateurs, qui continuent de subir les effets d’une inflation alimentaire menaçant leur pouvoir d’achat. Cette situation trouve son origine dans des facteurs structurels et conjoncturels, notamment des conditions climatiques défavorables, une gestion des ressources naturelles inadaptée, et un manque de réformes profondes dans les secteurs agricoles et halieutiques. L’inefficacité des mécanismes de régulation et la faible intégration des acteurs du marché accentuent ces défis.

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