Les PUFA, « la cocaïne des pauvres », a le vent en poupe chez les jeunes
Le Maroc est confronté à une nouvelle menace qui met en péril la santé et la sécurité de la jeunesse : la drogue PUFA, qui est fabriquée à partir de déchets de cocaïne. Cette substance, qui est populaire principalement en Grèce et qui est connue à l’étranger sous le nom de SISA, est surnommée « la cocaïne des pauvres », car elle est bon marché, facile à se procurer et hautement addictive. Toutefois, ses effets sont dévastateurs : elle provoque chez ses consommateurs de l’agressivité, de la violence, de la criminalité, ainsi que de graves dommages psychologiques et physiques. La drogue est principalement consommée par les jeunes et les adolescents, parfois à proximité des établissements scolaires.
Face à cette situation alarmante, les militants des droits de l’homme au Maroc tirent la sonnette d’alarme et appellent à une action urgente des autorités pour endiguer la propagation de cette drogue. Selon Omar Arbib, responsable de l’Association marocaine des droits de l’homme à Marrakech, plusieurs cas d’abus par des utilisateurs d’AGPI ( acide gras polyinsaturé), le nom scientifique de la drogue) ont déjà été signalés dans différentes régions du pays. Il affirme que trois doses suffisent à rendre quelqu’un dépendant et que la drogue cause des troubles mentaux irréversibles, tels que la schizophrénie, la paranoïa et la dépression. Il ajoute que la drogue entraîne également des complications physiques, telles que des infections cutanées, des ulcères, des maladies cardiovasculaires et des problèmes rénaux.
Lire aussi : Bataille contre les incendies grecs : Un Canadair se fracasse en plein cœur du brasier
Arbib appelle à une répression sévère contre les promoteurs et les producteurs de la drogue, qui, selon lui, font partie de réseaux organisés de traite des êtres humains. Il dénonce le fait que ces réseaux exploitent la vulnérabilité des jeunes marocains, qui sont souvent victimes de la pauvreté, du chômage, de l’exclusion sociale et du manque d’éducation. Il veut également plus de contrôle sur le blanchiment d’argent qui alimente le trafic de cette drogue. Il plaide enfin pour plus d’éducation sur les dangers de la drogue, notamment dans les écoles et les médias.
Al-Hassan Al-Baghdadi, chef de l’Association nationale de lutte contre le tabagisme et la drogue, a déclaré que l’État devrait faire plus pour lutter contre ce fléau. Il estime que les peines pour les auteurs d’infractions liées à la drogue sont trop légères et qu’elles ne dissuadent pas les trafiquants ni les consommateurs. Il propose de renforcer le cadre juridique et institutionnel pour combattre efficacement ce phénomène. Il suggère également de renforcer les dispositifs de prévention, de sensibilisation et d’accompagnement des personnes dépendantes.