Les souks et marchés de gros du Maroc sur la voie du réaménagement
Le ministère de l’Intérieur a lancé un appel d’offres international en vue d’élaborer une feuille de route axée sur le développement des équipements économiques des marchés de gros de fruits et légumes. Ce projet englobe également les abattoirs et souks hebdomadaires répartis au sein des douze régions du Maroc. L’ouverture des plis est fixée au 9 juillet 2024, et le coût de cette initiative dépasse les 4,2 millions de dirhams, selon le maître d’ouvrage.
La Direction générale des collectivités territoriales (DGCT), relevant du ministère de l’Intérieur, est actuellement en cours d’élaboration de cette feuille de route. Celle-ci vise à moderniser les infrastructures économiques des marchés de gros de fruits et légumes, des abattoirs et des souks hebdomadaires dans l’ensemble du Royaume. Un appel d’offres a été lancé pour cette élaboration, avec une date d’ouverture des plis prévue au 9 juillet 2024 et un budget dépassant les 4,2 millions de dirhams.
Ainsi, l’aménagement de ces infrastructures se fera selon un programme de planification tenant compte des besoins actuels et futurs des différentes régions du Maroc. Il s’agit de pallier les dysfonctionnements constatés, notamment en matière d’organisation, d’entretien et de gestion. « À vrai dire, depuis l’indépendance du Maroc, la gestion des marchés de gros a souvent laissé à désirer en raison de graves dysfonctionnements », affirme un observateur du secteur. Il dénonce également l’état des abattoirs, qui constituent un réel défi en termes de salubrité et de contrôle des circuits. Par exemple, à Casablanca, environ 50 % des viandes rouges commercialisées proviennent d’abattages clandestins.
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La réforme des marchés de gros de fruits et légumes et des abattoirs représente un enjeu majeur pour les autorités publiques. En effet, il est crucial de revoir les circuits de commercialisation, de réguler les prix et de lutter contre les spéculateurs. À ce jour, environ 65 % des fruits et légumes frais produits et consommés au niveau national sont vendus de manière informelle.
Déterminé à moderniser les circuits de commercialisation des fruits et légumes, le Maroc s’engage à travers cette démarche dans un chantier prioritaire de la stratégie agricole Génération Green (2020-2030). Cette feuille de route prévoit l’installation de marchés de gros modernes répondant aux meilleurs standards du secteur. Par exemple, la région de Marrakech-Safi, en collaboration avec les départements de l’Agriculture et de l’Industrie, entreprend l’aménagement d’un marché de gros national à Sidi Bouaâthmane, dans la province de Rehamna.
Grâce à son positionnement géographique stratégique, cette plateforme devrait permettre d’assurer la connectivité des flux de production et de distribution entre le sud et le nord du Royaume, ainsi que l’approvisionnement en produits frais des principaux bassins de consommation.
Ce projet, fondé sur une grande étude stratégique environnementale et sociale, devrait se concrétiser par la mise en place d’un schéma directeur national pour des marchés de gros modernes. Pour cristalliser cette vision de développement, des consultations avec les différentes parties prenantes seront organisées autour des conclusions de cette étude, aboutissant ainsi à un livrable final.
Parallèlement, un autre chantier d’importance se profile : la révision du cadre réglementaire régissant ces infrastructures, datant de 1962. La Direction générale des collectivités territoriales devra engager une assistance technique pour soutenir les démarches visant à amender l’article 83 de la Loi organique n° 113-14, clarifiant notamment la relation entre le secteur privé et les communes concernant la création et la gestion des marchés de gros modernisés.