Les villes sud-africaines peu résilientes face au changement climatique
Les ravages causés par les dernières inondations qui ont frappé la province du KwaZulu-Natal, à l’est de l’Afrique du Sud, témoigne du manque de résilience des villes du pays face aux répercussions du changement climatique, a indiqué la chercheur sud-africaine Hope Magidimisha-Chipungu.
«L’Afrique du Sud n’avance pas assez rapidement pour adopter une planification urbaine qui tient compte des risques liés aux changements climatiques», a déclaré Mme Magidimisha-Chipungu, professeure à l’Université du KwaZulu-Natal, dans une tribune publiée dimanche dans un magazine scientifique.
Des inondations dévastatrices ont secoué la province du KwaZulu-Natal durant les dernières semaines, faisant plus de 40 morts et de grands dégâts aux infrastructures et aux habitations, selon les autorités sud-africaines.
En 2022, les pluies torrentielles qui ont frappé la région ont laissé derrière elles un paysage de désolation, notamment dans l’agglomération de Durban. Le bilan humain a été très lourd, les autorités ayant fait état de plus de 440 morts, alors que les dégâts matériels ont été estimés à plus de 50 millions de dollars.
«L’incapacité à mettre en œuvre une planification urbaine tenant compte des risques a laissé en ruine les routes et les bâtiments de la province, souvent mal conçus», a déploré l’universitaire.
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Elle a ajouté que les autorités n’ont pas réussi à assurer l’entretien des systèmes de drainage et n’ont pas mis en place de mesures de contrôle des crues, telles que la canalisation des rivières.
De même, elle a signalé qu’une collecte inadéquate des déchets et une élimination inappropriée des ordures bloquent également les égouts, aggravant ainsi l’impact des fortes pluies.
«Les mauvais systèmes de drainage sont obstrués par la pollution plastique. Des systèmes robustes de gestion des déchets sont nécessaires pour garantir que l’eau s’écoule correctement dans les égouts», a-t-elle poursuivi.
Par ailleurs, Mme Magidimisha-Chipungu a relevé que l’utilisation inappropriée des terres et l’expansion incontrôlée des zones urbaines vers des zones sujettes aux inondations ont entraîné une vulnérabilité accrue aux conditions météorologiques extrêmes.
«Il est essentiel d’appliquer strictement les politiques d’aménagement du territoire qui restreignent le développement dans les zones à haut risque», a-t-elle insisté.
En outre, elle a appelé les autorités du pays à adopter une approche de conception des zones urbaines qui tient compte des risques afin de créer des villes résilientes, capables de résister et de s’adapter à divers aléas et défis, tels que les catastrophes naturelles, le changement climatique et les vulnérabilités sociales.
Avec MAP