L’Espagne accusée d’« entraver » l’enquête sur Brahim Ghali
La Rédaction
Le 21 avril 2021, le chef du Polisario, Brahim Ghali, est hospitalisé à Logroño, près de Saragosse, en Espagne. Après les efforts du gouvernement algérien, l’Espagne a accepté d’autoriser le transfert de Ghali et s’est également abstenue de poursuivre le chef du Polisario pour plusieurs procès en cours devant la Cour internationale des droits de l’homme. Aujourd’hui l’affaire ne s’estompe pas Selon les premiers rapports des médias espagnols, Madrid est « impliqué » dans l’obstruction de l’enquête.
Dans les premières heures de l’éclatement de l’affaire, le gouvernement espagnol avait fini par confirmer l’entrée de Brahim Ghali dans le pays. « M. Ghali a été transféré en Espagne pour des soins médicaux pour des raisons purement humanitaires ». Suite à ce communiqué très laconique, le gouvernement espagnol n’a fourni aucune autre information sur l’affaire Ghali.
L’attitude de Madrid a déplu Rabat, qui a aussitôt pris position contre cette « trahison » d’un pays « ami ». L’Espagne ne devrait pas se conformer à la demande algérienne, de permettre au chef du Polisario d’entrer dans le pays sans poursuites, car Brahim Ghali est accusé de violations des droits de l’homme.
L’affaire Ghali a d’ailleurs provoqué une véritable crise diplomatique entre Rabat et Madrid. Pourtant, l’Espagne et le Maroc ne sont pas seulement voisins, mais sont devenus des partenaires commerciaux importants l’un pour l’autre et coopèrent étroitement sur les questions de sécurité et de lutte contre le terrorisme.
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Madrid « entrave » l’enquête sur Brahim Ghali
Le gouvernement espagnol est « impliqué » dans l’obstruction de l’enquête concernant Brahim Ghali, selon le quotidien espagnol El Mundo. Le procureur général espagnol a défendu l’arrivée du leader séparatiste en avril dernier devant le juge d’instruction, qualifiant l’accueil controversé de Madrid de « légal, raisonnable et proportionné ».
Ghali est entré en Espagne avec une identité différente. Il a utilisé un passeport diplomatique algérien. Le juge enquête sur l’usurpation d’identité mais le ministère de la Justice a demandé au juge d’instruction d’arrêter l’enquête car l’affaire ne servirait pas les intérêts espagnols, a estimé la source.
La justice espagnole a défendu la décision prise précédemment par la ministre des Affaires étrangères de l’époque, Arancha Gonzalez Laya. La « discrétion » qui l’accompagnait était « légale » et nécessaire pour « protéger l’Espagne des pays tiers ». Malgré cela, Laya a été mis à l’écart par le chef du gouvernement Pedro Sanchez et remplacé par José Manuel Albares, qui a immédiatement commencé à recoller les morceaux par tous les moyens.
Toutefois, des nouvelles avaient été attendues lors du Sommet UE-UA, la semaine dernière, où une rencontre entre le ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita et le premier ministre espagnol se sont rencontrés à l’issue de laquelle aucune déclaration n’a filtré. Cependant, Rabat attend toujours un « grand geste » de Madrid.