L’Espagne prête au Maroc 7,8 milliards de dirhams pour l’achat de trains
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Dans une démarche visant à renforcer les liens entre l’Espagne et le Maroc, le gouvernement espagnol a octroyé un prêt de 750 millions d’euros (soit environ 7,8 milliards de dirhams) pour financer l’achat de trains par l’Office National des Chemins de Fer (ONCF). Cette aide intervient dans un contexte où la compétition pour le marché marocain des trains interurbains est particulièrement vive, avec plusieurs acteurs internationaux en lice, dont le groupe espagnol CAF, un leader de l’industrie ferroviaire.
L’ONCF, l’entité publique responsable des infrastructures ferroviaires du Maroc, s’apprête à acquérir 168 nouvelles rames dans le cadre d’un appel d’offres destiné à moderniser et étoffer son parc roulant. Parmi les acquisitions attendues, on compte 40 trains interurbains, un élément central de l’appel d’offres. Ce projet s’inscrit dans une série d’initiatives visant à améliorer la connectivité du réseau ferroviaire marocain et à soutenir la croissance du transport public, essentiel dans un pays en plein développement.
La concurrence autour de ce marché est particulièrement serrée. Outre la CAF, l’industriel espagnol bien positionné, un autre grand nom de l’industrie ferroviaire est également engagé dans la course, il s’agit du géant coréen Hyundai Rotem. Alstom, qui avait précédemment remporté un contrat pour fournir des trains à grande vitesse (TGV) lors de la visite du président français Emmanuel Macron au Maroc, a été récemment disqualifié de l’appel d’offres. Les autres candidats, à savoir Talgo (Espagne) et le chinois RRC Zhuzhou Locomotive, ont également été éliminés, ce qui a limité la concurrence à CAF et Hyundai Rotem.
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Dans ce contexte, l’initiative du gouvernement espagnol de garantir un prêt substantiel au Maroc pour financer l’achat des trains représente un soutien stratégique à l’industrie ferroviaire espagnole, et plus particulièrement au groupe CAF, qui ambitionne de décrocher ce contrat crucial pour l’avenir du transport interurbain au Maroc.
Un tournant pour l’ONCF et le secteur ferroviaire marocain
L’appel d’offres lancé par l’ONCF impose des critères particulièrement rigoureux, non seulement en matière de qualité et de technologie des trains, mais également concernant la maintenance des rames. En effet, les soumissionnaires doivent s’engager à assurer une maintenance locale pendant 20 ans, avec une option d’intégration locale, ce qui implique un transfert de savoir-faire technologique et une formation du personnel marocain.
Ce projet de partenariat s’inscrit dans une volonté de renforcer l’autonomie du Maroc en matière de maintenance ferroviaire, tout en favorisant la création d’emplois locaux et en améliorant la compétence des acteurs nationaux du secteur ferroviaire marocain.
Ce prêt de 7,8 milliards de dirhams s’inscrit dans une démarche de coopération bilatérale avec le Maroc, visant à consolider les relations économiques et stratégiques entre les deux pays. En plus de soutenir l’industrie ferroviaire espagnole, cet investissement témoigne de l’engagement de l’Espagne dans les projets d’infrastructures au Maroc, un secteur clé pour le développement du pays.
Ce soutien financier permet à l’office de renforcer son parc ferroviaire tout en bénéficiant de l’expertise de partenaires européens, en particulier dans les domaines technologiques avancés et dans la gestion des infrastructures ferroviaires modernes. Le choix de l’Espagne comme partenaire privilégié pour ces projets est également renforcé par la proximité géographique et les liens historiques entre les deux nations.