L’essentiel du rapport du HCP sur l’impact du covid-19 sur la situation des enfant
Le Haut-Commissariat au Plan (HCP) a publié, jeudi, un rapport sur l’impact de la crise sanitaire liée à la pandémie du nouveau coronavirus (covid-19) sur la situation sociale, économique et psychologique des enfants et ce, en partenariat avec le Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF).
En voici l’essentiel:
– Presque tous les enfants ont respecté le confinement sanitaire. Seuls 2,5% ont rompu ce confinement, la moitié pour jouer et le quart pour approvisionner le ménage en produits de base.
– Les parents ont été suffisamment informés des symptômes de covid-19. Ils ont également montré une large connaissance des principaux gestes barrières dont la désinfection régulière des mains, le port des masques et le respect des règles de la distanciation physique.
– Le confinement a eu plusieurs impacts psychologiques sur les enfants dont l’anxiété, la peur, le sentiment d’être emprisonné à domicile, les comportements obsessionnels et les troubles de sommeil ou d’appétit.
– En période de confinement, une personne âgée de 15 ans et plus sur 10 (9,3%) a consacré du temps pour les activités d’éducation ou de formation. En moyenne par jour, chaque personne a consacré 212 minutes à l’éducation.
– Un peu moins des deux-tiers (62,4%) des marocains ont consacré du temps à la communication et la socialisation à travers internet et les réseaux sociaux, en particulier les jeunes de 18 à 24 ans (84,6%) et les enfants de moins de 18 ans (78,1%) et, enfin, 37,6% ont réservé de leur temps pour s’occuper des enfants.
– Le temps moyen quotidien consacré pour chacune de ces occupations est, pour les travaux ménagers, de 2 heures 38 minutes avec d’énormes disparités selon le sexe, 4 heures 27 minutes pour les femmes contre 44 minutes seulement pour les hommes.
– Pour ce qui est des activités de communication et de sociabilisation, 3 heures 5 minutes y sont consacrées par les jeunes de 18 à 24 ans, et 2 heures 40 minutes par les enfants de moins de 18 ans, contre une heure 4 minutes à l’échelle nationale. Le temps consacré pour s’occuper des enfants est d’une heure 3 minutes, plus consistant chez les femmes avec une heures 20 minutes que les hommes avec seulement 46 minutes.
– Pendant le confinement, près de 84% des préscolarisés n’ont pas pu suivre les cours à distance. Le risque de ne pas suivre les cours à distances est significativement plus réduit parmi les ménages dirigés par une femme (77,5%) que parmi ceux dirigés par un homme (84,4%).
– Interrogés sur la raison principale pour laquelle l’enfant n’a pas suivi les cours à distance, les parents évoquent en premier lieu la méconnaissance de la disponibilité des canaux dédiés au télé-enseignement à raison de 43,7%, 39,8% dans les villes et 45,5% à la campagne. Cette proportion est de 24% parmi les ménages aisés contre 45,5% pour le reste des ménages.
– La moitié des élèves au secondaire (49,9%) étaient motivés et intéressé par le télé-enseignement, 25% soucieux de l’avenir de leurs études, 18,1% perturbés et gênés par ce type d’enseignement et 7% désintéressés. Par ailleurs, l’école à la maison a montré des difficultés d’assimilation pour près de la moitié des lycéens (48%) et d’addiction aux outils électroniques (16%). A contrario, pour 28,7% des lycéens, le télé-enseignement n’a eu aucun impact sur eux.
– Près de la moitié (47,1%) des enfants âgés de 6-17 ans ayant nécessité un suivi médical, tous services confondus, durant le confinement, n’ont pas pu accéder à ces services, 18,8% parmi les enfants de moins de 6 ans et 35,9% parmi l’ensemble de la population. Également, plus d’un enfant de moins de 6 ans sur dix (11,7%) n’a pas bénéficié de services de vaccination, 12,9% pour les enfants ruraux et 10,5% pour les citadins.
– Le non-recours aux services de santé maternelle et reproductive, s’est nettement réduit, durant cette période. C’est ainsi que le non-recours aux services de santé reproductive a reculé de 13 points de pourcentage entre le début de confinement et la fin du confinement passant de 33,8% à 20,8%. Pour le non-recours aux services de santé maternelle, il a atteint 29,8% au début contre 26,2% à la fin du confinement, soit une baisse de 3,6 points de pourcentage.
– Dans le domaine de l’emploi, 72,5% des ménages avec enfants ont eu parmi leurs membres un actif occupé qui a été contraint d’arrêter de travailler au temps de confinement. Alors que le maintien de l’activité pour le reste des ménages a été accompagnée dans la majorité des cas par une baisse importante de leurs revenus.
– Dans l’ensemble 41,5% des ménages avec enfants ont déclaré être incapables de respecter au moins un de leurs engagements financiers (loyer, crédit logement, crédit à la consommation, frais des soins médicaux, frais de scolarité, facture d’eau et d’électricité et crédits auprès des épiciers).
– Parmi les 16% des ménages avec enfants scolarisés dans le secteur privé, 34,9% ont été incapables de payer les frais de scolarité lors du confinement.
( Avec MAP )