L’Europe veut plus d’immigration légale depuis le Maroc et la Tunisie
La Commission européenne veut ouvrir plus largement la porte aux travailleurs migrants d’Egypte, du Maroc et de Tunisie dès la fin de cette année. Il faut davantage de migration légale de main-d’œuvre pour réduire les pénuries sur le marché du travail européen et lutter contre la migration illégale.
Le projet de proposition « Apporter des compétences et des talents à l’UE », que la Commission européenne devrait présenter mercredi, stipule que des « partenariats de talents » doivent également être conclus avec le Sénégal, le Nigeria, le Pakistan et le Bangladesh. La Commission ne précise pas le nombre de travailleurs migrants que l’Union européenne devrait admettre dans les années à venir. C’est une compétence nationale. Ce serait un « suicide politique » pour n’en nommer que quelques-uns, selon un responsable européen concerné. « L’enthousiasme des États membres à parler de migration légale n’est déjà pas grand maintenant qu’il y a des millions de réfugiés ukrainiens en Europe. »
La Commission souhaite créer un vivier de talents pour ce groupe cet été. Déjà les services de l’immigration pour certains pays annoncent que les réfugiés ukrainiens peuvent répertorier leurs qualifications, leurs compétences, leur expérience et leurs souhaits afin que les États membres et les employeurs puissent mieux voir qui ils accueillent. Les pays de l’UE ont convenu en mars que tous les réfugiés ukrainiens pouvaient travailler sur leur territoire.
Selon Eurostat, la plupart des citoyens non-UE résidant légalement dans l’UE à la fin de 2020 détenaient un permis de séjour valide pour des raisons familiales ou professionnelles.
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En 2020, 189,1 millions de personnes âgées de 20 à 64 ans en moyenne étaient employées sur le marché du travail de l’UE; 8,6 millions d’entre eux (4,6%) étaient des citoyens non européens.
Dans l’UE, le taux d’emploi en âge de travailler en 2020 est plus élevé pour les citoyens de l’UE (73,3 %) que pour les citoyens non européens (57,6 %).
En 2020, les citoyens non-UE étaient surreprésentés dans les secteurs suivants de l’économie européenne: hébergement et gastronomie : 11,4 %, prestation d’autres services économiques : 7,1%, les activités ménagères : 6,5% et l’industrie de construction : 8,6%.
Sans migration, la population de l’UE aurait diminué d’un demi-million en 2019, avec 4,2 millions de naissances et 4,7 millions de décès. Selon des données préliminaires de Eurostat, la population de l’UE diminuera d’environ 300 000 personnes en 2020 (passant de 447,3 millions au 1er janvier 2020 à 447 millions au 1er janvier 2021). Les raisons en sont moins de naissances, plus de décès et une immigration nette plus faible.
En 2020, environ 2,25 millions de premiers permis de séjour ont été délivrés dans l’UE, contre près de 3 millions en 2019. Cette baisse peut être attribuée aux restrictions de voyage liées au coronavirus. En particulier, la pandémie a entraîné une baisse des titres de séjour liés au travail – de 14 % en 2019 à 11 % en 2020. En 2020, les premiers titres de séjour ont été délivrés dans l’UE