Levée de bouclier en Argentine après la décision des sénateurs de doubler leurs propres salaires
La décision des sénateurs argentins d’augmenter du simple au double leurs salaires a provoqué une levée de bouclier au sein du gouvernement, qui a qualifié de « honteuse » cette décision, en raison de la crise économique que traverse le pays
La polémique a éclaté après un vote ultrarapide en plénière du Sénat qui entérine l’augmentation des salaires des membres de la chambre haute, justifiée par la forte poussée inflationniste dans le pays.
Le ministre de l’économie, Luis Caputo, a indiqué que les législateurs ont fait montre de « déconnexion » par rapport à la réalité du pays, ajoutant que leur décision est « une honte ».
« Le niveau de déconnexion (des sénateurs) avec le peuple et la situation économique actuelle est total… » a écrit le ministre de l’économie sur son compte « X ».
Auparavant, le président argentin Javier Milei avait vivement critiqué l’augmentation des salaires convenue par les sénateurs, ajoutant que « c’est ainsi que la caste (politique) agit », en référence à la classe politique traditionnelle qui a été la cible de prédilection de ses critiques pendant la campagne électorale.
Le chef de l’État a particulièrement pris pour cible les sénateurs de l’opposition qui ont entériné l’augmentation de leurs salaires, alors que les sept sénateurs de son parti ultralibéral « Liberté en avant » se sont abstenus lors du vote.
Toutefois, des sénateurs de l’opposition, tel Martin Lousteau, ont répondu aux critiques du gouvernement, estimant « injuste qu’un sénateur gagne le même salaire qu’un caissier de banque ».
Martin Lousteau, un des critiques les plus virulents du gouvernement au Sénat, a fait savoir que l’augmentation salariale « a été convenue » par l’ensemble des groupes parlementaires au Sénat, y compris le parti du président.
Cette controverse éclate alors que le pays traverse la pire crise des dernières années, avec une inflation galopante, des coupes budgétaires drastiques et une baisse des exportations et de la production agricole à cause de la sécheresse.
Avec MAP