L’exemplarité du modèle de coopération Sud-Sud de Mohammed VI et l’aigreur algérienne
On sentait, outre la rage, une certaine aigreur ! On subodorait également une certaine inquiétude traduite par une quasi perte de parole des responsables algériens que ne se résolvent pas encore à cette nouvelle réalité du retour du Royaume du Maroc au sein de l’UA. La presse aux bottes s’est mobilisée ensuite pour relayer les propos des uns et des autres des dirigeants algériens sur une prétendue pression que les Etats-Unis et la France auraient exercé sur notre pays afin qu’il réintègre l’Union africaine. Propos d’autant plus grotesque et dénué de fondement que notre pays, quand bien même il aurait claqué la porte de l’OUA en novembre 1984, n’a jamais pour autant quitté l’Afrique.
Propos fallacieux aussi parce qu’il dénote l’incapacité des dirigeants d’Alger et leur presse à justifier leur défaite, assumer le discrédit subi auprès des peuples d’Afrique et du monde entier et l’échec patent de leur campagne antimarocaine menée depuis quarante-trois ans maintenant. Le satrape Robert Mugabe, dictateur du Zimbabwé, accroché encore aux slogans tiers-mondistes des années soixante parle sans vergogne « d’occupation coloniale par le Maroc du Sahara » relayant ainsi la mauvaise foi d’Alger. Les uns et les autres n’ont pas trouvé mieux que d’affirmer que « le Maroc a reçu des instructions de pays occidentaux, notamment des Etats-Unis et de la France pour réintégrer l’Union et servir leurs intérêts » ! Autrement dit, comme on ils se sont efforcés de le soutenir, notre pays serait aux avant-postes de l’impérialisme occidental dont il serait le suppôt.
Nous voilà ramenés à un langage marxiste révolu et caduc !
Il convient de rappeler que le Maroc, en quittant l’OUA en 1984, a inauguré une politique dynamique et directe de coopération d’Etat à Etat. Il a développé des échanges bilatéraux, politiques, sociaux, économiques, culturels, cultuels et humains qui se mesurent à présent à l’aune des succès engrangés. L’accession au Trône de S.M. le Roi Mohammed VI le 30 juillet 1999 a confirmé cette tendance, devenue par la suite un pilier de notre diplomatie. Le Roi Mohammed VI, par prédilection et une vocation à toute épreuve, manifestait dès son jeune âge une attirance pour l’Afrique et ses peuples. Sa culture humaniste, la vision solidaire et le respect voué aux peuples du continent n’ont d’égale que sa passion – transformée en vision politique – de mettre en place le modèle de coopération idoine, adapté et inscrit dans la transformation à la fois des politiques et des sociétés que connait le continent.
Force nous est de souligner que le Roi Mohammed VI est le seul chef d’Etat , peut-être le premier jusqu’à nouvel ordre , à avoir effectué plus de 45 visites dans plus de 25 pays du continent en moins de quinze ans…A elles seules, ces indications nous donnent la réelle mesure de ce qu’on peut appeler « le désir d’Afrique » du Roi du Maroc, lequel s’articule sur une volonté politique et humaine. Le Souverain aura été de surcroît un visionnaire puisqu’il a compris dès sa prime jeunesse l’importance et le poids de l’Afrique, ses enjeux politiques et économiques et qu’à terme elle constituerait le relais de la croissance, à tout le moins de la reprise économique. Dans le discours prononcé le 30 janvier dernier devant le XXVIIIème Sommet de l’Union africaine, il a indiqué que le Maroc a signé plus de 1000 accords de coopération avec les Etats africains successifs en moins de quinze ans, soit le double ou plus de ce qu’il a conclu entre 1956 – date de son indépendance – et l’an 2000…
« Des relations bilatérales fortes, a souligné le Souverain, ont ainsi été développées de manière significative : Depuis l’an 2000, le Maroc a conclu, dans différents domaines de coopération, près d’un millier d’accords avec les pays africains. A titre de comparaison, savez-vous qu’entre 1956 et 1999, 515 accords avaient été signés, alors que depuis 2000, il y en a eu 949, c’est-à-dire près du double ! ».Et d’ajouter : « Pendant ces années, J’ai Moi-même souhaité donner une impulsion concrète à ces actions, en multipliant les visites dans les différentes sous-régions du Continent. Au cours de chacune des 46 Visites, que J’ai effectuées dans 25 pays africains, de nombreux accords dans les secteurs public et privé ont été signés ».
Le Maroc récolte ainsi les fruits d’une politique qui, dans une détermination absolue, corrobore les attentes les peuples du continent fatigués de rhétorique et de démagogie. Le cycle des visites royales, entamées dès l’an 2001 au Sénégal notamment, s’est articulé sur la mise en œuvre de partenariats économiques avec les pays d’Afrique de l’ouest, consistant à poser minutieusement des jalons, ensuite des accords de coopération multiformes, dans différents domaines avec l’objectif réitéré d, ensuite des accords de coopération multiformes, dans différents domaines avec l’objectif réitéré d’apporter l’expérience et le savoir-faire du Maroc aux pays frères, en matière technique, économique, financière, industrielle, culturelle voire religieuse.
Chaque visite royale était sanctionnée par une série d’accords sur les infrastructures, la coopération technique, l’agriculture, la santé, l‘énergie, le tourisme, l’assurance, les nouvelles technologies, les transports, la formation, le domaine aéronautique, le bâtiment, etc…Au Salon international de l’Agriculture de Meknès (SIAM) de 2014, pas moins de trois chefs d’Etat africains y ont pris part, conviés à prendre connaissance des technologies et des réalisations agricoles que le Maroc développe et donc à importer le modèle dans leurs pays respectifs. A cet égard, l’OCP s’est quasiment reconverti en fournisseur d’engrais et de fertilisants pour contribuer au développement de l’agriculture de pays africains. Une vocation qui, au fil des visites royales, s’est mué en mission. En témoigne l’accord signé le 19 novembre dernier, lors de la visite du Souverain en Ethiopie, sur le lancement du plus grand complexe industriel jamais réalisé par le Maroc à l’étranger, avec un investissement de l’OCP de 3,7 milliards de dirhams (2,2 milliards d’Euros) sur cinq ans, conférant à l’Ethiopie la capacité d’assurer son autosuffisance en matière d’engrais dès 2025. Ce projet gigantesque vise la production de 2,5 millions de tonnes d’engrais par à l’horizon 2022 et illustre un partenariat stratégique entre le Maroc et l’Ethiopie, il est salué comme un modèle exemplaire.
Sans doute, devrait-on revenir sur l’autre projet majeur finalisé par le Roi Mohammed VI et Muhammadu Buhari, président de la République du Nigéria, consistant à son tour à mettre en œuvre le Gazoduc Africain Atlantique (GAA) qui « permettra naturellement l’acheminement du gaz des pays producteurs vers l’Europe » et bénéficiera par la même occasion aux pays de l’Afrique de l’ouest. Le Souverain, dans son discours d’Addis Abeba n’a pas manqué de souligner la dimension multiforme du Gazoduc : « Il contribuera à structurer un marché régional de l’électricité et constituera une source substantielle d’énergie au service du développement industriel, de l’amélioration de la compétitivité économique et de l’accélération du développement social ». Pour ne parler que de ces deux projets industriels majeurs, le Maroc s’est inscrit dans une dynamique qui, coup sur coup, dessine un large espace de coopération qui défie le temps, donne sa plénitude à la solidarité. Du haut de la tribune de l’UA, le Roi a déclaré solennellement : « Ma vision de la coopération Sud-Sud est claire et constante : mon pays partage ce qu’il a , sans ostentation. Dans le cadre d’une collaboration éclairée, le Maroc, acteur économique de premier plan en Afrique, deviendra un moteur d’expansion commune ».
Le Maroc édifie en effet un modèle de partenariat dont la force première est axée sur le co-développement et le partage. Il n’est nullement inspiré du gain ou du profit, il est la traduction d’une volonté affirmée de par et d’autre, d’abord de respecter les choix des peuples africains, de ne jamais les déposséder de leurs richesses ou du fruit de leur travail. S’il n’apporte pas son soutien et son know-how le Maroc ne pille jamais les richesses des peuples d’Afrique, comme il ne viole jamais leur dignité. Quand le Roi Mohammed VI a commencé ses multiples tournées en Afrique, il y a plus de 15 ans maintenant, le continent, non sans mépris, était délaissé voire abandonné par les grandes puissances, à leur tête l’Europe et les Etats-Unis. L’Afrique incarnait aux yeux de leurs yeux le cercle dangereux des pandémies, du sida et de la famine…Il n’est pas jusqu’à certains cercles, français notamment, qui regardant avec une méfiance affichée les succès des visites du Roi en Afrique, n’aient exprimé leur inquiétude auprès des hautes autorités françaises pour dénoncer une imaginaire volonté du Maroc de se substituer à la France en continent africain.
Que les dirigeants algériens, suivis des folliculaires d’une presse aux ordres du DRS, déclarent à qui veut les croire que le retour du Royaume du Maroc au sein de l’Union africaine s’est opéré sur les ordres de pays occidentaux pour servir les intérêts de ces derniers, participent d’une mesquinerie finalement dérisoire, d’une volonté de fourvoyer la communauté internationale après le franc succès du Maroc et, surtout, après l’échec cuisant de l’Algérie de bloquer notre réintégration à l’UA. Le monde, aujourd’hui sorti du registre de la guerre froide sur lequel les gouvernements algériens ont tour à tour joué, n’en a qu’assez de ce conflit artificiel, monté de toutes pièces et de cette caricaturale propagande algérienne qui le sous-tend.
L’Afrique, et Sa Majesté le Roi l’a encore une fois démontré avec force et une conviction chevillée au corps, appartient aux Africains et non aux sbires algériens. Elle voit et défend désormais ses intérêts avec la volonté de s’adosser sur des projets collectifs et fédérés de développement et de croissance, de démocratie et de liberté. Le Maroc s’inscrit dans cette perspective, non sans bonheur.