Liban: faute d’informations, un cabinet d’audit international jette l’éponge
Le cabinet d’audit international Alvarez & Marsal a mis fin vendredi au contrat signé avec l’Etat libanais en vue d’un audit juridique crucial de la banque centrale dans ce pays en crise, faute d’accès à l’ensemble des informations requises, a annoncé la présidence libanaise.
Lors d’une visite au palais présidentiel, le ministre démissionnaire des Finances, Ghazi Wazni, « a informé le président de la République avoir reçu une lettre de la société +Alvarez et Marsal+ pour mettre fin à l’accord signé avec le ministère des Finances pour l’audit juricomptable » de la Banque du Liban (BDL), a indiqué la présidence libanaise sur son compte Twitter.
« L’entreprise n’a pas obtenu les informations et les documents nécessaires pour commencer à mettre en oeuvre sa mission », ajoute la présidence citant le ministre des Finances.
Cet audit est l’un des principaux points du plan de sauvetage économique approuvé fin avril par le gouvernement libanais et une mesure phare réclamée avec insistance par la France et le Fonds monétaire international (FMI) pour débloquer une aide financière cruciale au pays en crise.
Début septembre, le ministère libanais des Finances avait signé des accords avec trois cabinets internationaux — Alvarez & Marsal KPMG et Oliver Wyman — pour mener un audit de la BDL.
Le 9 septembre, Alvarez & Marsal avait débuté « la première phase » de son audit juridique, mais la BDL n’a fourni que 42% des informations et documents en raison de la non-conformité de certaines données requises avec le Code de la monnaie et du crédit et la Loi sur le secret bancaire, selon la Banque centrale.
Le Liban est englué depuis plus d’un an dans une profonde crise économique, sociale et politique.
En sus d’une dépréciation historique de sa monnaie nationale et d’une hyperinflation, le pays est toujours sans gouvernement depuis plus de trois mois.
En mai, les autorités libanaises avaient entamé des négociations avec le FMI pour obtenir une aide financière, mais le processus est depuis juillet au point mort, tandis que la communauté internationale, France en tête, exigent des réformes urgentes en contrepartie d’une aide qui n’ont toujours pas été mises en oeuvre.
( Avec AFP )