Libération conditionnelle : Vers une meilleure réinsertion des détenus
Le Maroc a récemment libéré conditionnellement 6 détenus après l’examen de leur dossier, dans le cadre d’une nouvelle politique visant à désengorger le système pénitentiaire. Ces libérations, survenues après que les individus aient purgé les deux tiers de leur peine, marquent le début d’une réforme visant à faciliter la réinsertion des détenus tout en réduisant la surpopulation carcérale.
Le Royaume a lancé une nouvelle politique de libération conditionnelle dans le but de faciliter la réinsertion des détenus et de réduire la surcharge dans les prisons. Cette initiative, qui entre en vigueur dans le pays, répond à la problématique de la surpopulation carcérale, qui comptabilise plus de 100 000 détenus, dont près de 40 000 en détention préventive. La libération conditionnelle devient ainsi un outil majeur pour alléger un système pénitentiaire sous pression.
Récemment, 6 détenus ont bénéficié de cette mesure après l’examen de leur dossier par la Direction des affaires pénales et de l’administration pénitentiaire (DAPAP), un organisme relevant du ministère de la Justice. Ces individus ont été libérés conditionnellement après avoir purgé les deux tiers de leur peine. Parmi eux se trouve un chauffeur de poids lourd, condamné à 3 ans de prison ferme pour son implication dans un trafic de drogue. Après avoir purgé une grande partie de sa peine, ce dernier a ainsi obtenu la possibilité de retrouver la liberté sous conditions.
Lire aussi : Justice : 1069 mineurs détenus en prison, à qui la faute ?
La libération conditionnelle, qui permet à certains détenus de recouvrer leur liberté sous certaines conditions, fait partie d’un ensemble de réformes destinées à réduire la surpopulation carcérale. Selon les autorités, d’autres détenus pourraient suivre cet exemple dans les jours à venir, après un examen approfondi de leur dossier et une validation par les autorités compétentes.
Dans ce cadre, la DAPAP a établi des listes de détenus remplissant les critères de libération conditionnelle et les a envoyées aux directeurs des établissements pénitentiaires pour un examen détaillé. Les principaux critères d’éligibilité comprennent la bonne conduite des détenus, leur participation à des programmes de réhabilitation et de réinsertion, ainsi que leur capacité à subvenir à leurs besoins ou à occuper un emploi stable à leur sortie de prison.
En 2023, le nombre de libérations conditionnelles a été limité à 408 détenus, soit environ 5 % des 6 972 dossiers envoyés par la Direction générale de l’administration pénitentiaire et de la réinsertion (DGAPR) à la Direction des affaires criminelles et des grâces. Bien que ce chiffre reste modeste, il marque un début de mise en œuvre de cette politique de libération conditionnelle, avec des perspectives de croissance à mesure que le processus se perfectionne.
Le ministre de la Justice, Abdellatif Ouahbi, a précisé que cette politique s’inscrit dans un cadre juridique visant à mettre en place des peines alternatives. Cette réforme fait partie d’une révision du code pénal et intègre des mécanismes de procédure et de contrôle pour assurer un suivi efficace des peines alternatives, conformément aux prescriptions du code de procédure pénale.