Libye: L’ONU va créer des instances pour surveiller le cessez-le-feu
L’envoyé spécial de l’ONU en Libye, Ghassan Salamé, a annoncé mercredi la création d’un comité de surveillance du cessez-le-feu conclu récemment entre les parties libyennes au conflit et d’une commission chargée des questions sécuritaires.
« La communauté internationale est prête à agir avec fermeté avec tous ceux qui manipulent ou violent l’accord de cessez-le-feu » signé par les groupes armés libyens, a précisé, dans un post sur Twitter, M. Salamé qui avait tenu au cours de la journée à Tripoli une réunion avec le président du Conseil présidentiel du gouvernement d’union Fayez el-Serraj, en présence notamment des chefs de régions militaires, relevant notamment de l’ouest du pays.
Dans ce sillage, le responsable onusien a souligné que la mission tiendra également une autre réunion à Tripoli avec les représentants des missions diplomatiques et les ambassadeurs afin de discuter des violations du cessez-le-feu et de ceux qui les soutiennent.
Cet accord conclu sous les auspices de Ghassan Salamé, est considéré comme « une étape qui devrait mener à la désescalade de la violence à Tripoli et dans ses environs ».
L’accord de cessez-le-feu signé il y a une semaine par les groupes armés libyens impliqués dans les derniers combats meurtriers près de la capitale a été violé après des tirs des roquettes contre l’aéroport de Mitiga dans la nuit de mardi à mercredi.
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Ces tirs ont contraints les autorités aéroportuaires à procéder à la suspension du trafic aérien en raison de bombardements arbitraires n’ayant occasionné aucun dégât, confirmant que les vols avaient été transférés vers l’aéroport international de la ville de Misurata, à quelque 200 km à l’est de Tripoli.
Tripoli a récemment connu de violents affrontements entre les forces du gouvernement et la milice de la septième brigade autoproclamée issue de la ville voisine de Tarhounah, à quelque 80 km au sud-est de Tripoli, qui ont fait 78 morts et 313 blessés.
La Mission d’appui des Nations Unies en Libye a négocié un accord de paix entre les belligérants la semaine dernière, qui a mis fin aux violences. Toutefois, la septième brigade menace de rompre la trêve à Tripoli et de reprendre le combat pour « éliminer le crime et les gangs à Tripoli ».
Le gouvernement soutenu par l’ONU a rejeté mardi soir la menace de la septième brigade, et a confirmé sa volonté de maintenir la paix et la stabilité dans la capitale. La Mission de l’ONU a également appelé les parties de l’accord de paix à « s’abstenir de toute déclaration provocatrice ».