L’impasse dans laquelle se trouve le conflit du Sahara est imputable à l’obstination des responsables algériens de garder le statu quo
L’impasse dans laquelle se trouve le conflit du Sahara est imputable à l’obstination des responsables algériens de garder le statu quo en refusant notamment l’organisation d’un recensement de la population séquestrée dans les camps de Tindouf, ont souligné à Florence (centre de l’Italie) des intervenants lors d’une rencontre.
Réclamée par les Nations unies et par l’Union européenne, la demande de recenser les réfugiés de Tindouf se heurte toujours au refus de l’Algérie qui prétend ne pas être partie prenante à ce conflit, qui dure maintenant plus de quatre décennies, alors que les camps se trouvent sur son territoire, ont-ils fait observer lors de cette rencontre initiée, vendredi, par la Groupe de consultation et de communication politique (PoliCom) sous le thème « L’expérience du Maroc : le défi des réformes ».
Le recensement des populations sahraouies des camps de Tindouf s’impose et il est inadmissible que les appels renouvelés chaque année du Conseil de sécurité et du Haut-commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) en ce sens soient restés lettre morte à ce jour, a fait observer l’universitaire italien Andrea Pannochia, rappelant la politique suivie depuis plusieurs décennies par Alger et le polisario visant à gonfler artificiellement les rangs des séquestrés de Tindouf.
Sous l’intitulé « observations d’ordre sociologique sur le conflit (du Sahara) », M. Pannochia a ajouté que les populations sahraouies à Tindouf, dont on ignore toujours le nombre exact, ont été pendant des années privées des aides humanitaires, détournées par les dirigeants et notables du polisario comme le confirment d’ailleurs les conclusions de l’Office européen de lutte anti-fraude (OLAF).
Ces détournements ont été rendus possibles, notamment par l’absence de recensement des habitants des camps de Tindouf, a relevé l’expert italien qui se félicite, par ailleurs, du développement « tous azimuts » que connaissent les provinces du sud du Maroc et de la stabilité politique du Royaume qui a franchi d’ «importants pas » en matière de développement économique comme en témoignent les rapports des institutions et organisations internationales.
Abordant le thème « développement économique et social au Sahara depuis 1976 », le journaliste Andrea Turi a souligné, pour sa part, que dès qu’il avait récupéré le Sahara, le Maroc y avait lancé de vastes chantiers de développement. Plus de quarante ans après, le visage des provinces du sud du royaume s’est complètement transformé à la faveur d’importants investissements.
En déployant de grands efforts pour combler les carences au niveau des infrastructures socio-économiques, le Maroc a réussi en quelques décennies seulement à faire de ces provinces « un modèle sur le plan du développement durable et inclusif », a-t-il fait remarquer.
Même constat a été fait par M. Mohamed Fadel Dadi, conseiller à l’ambassade du Maroc en Italie, rappelant dans un exposé intitulé « les régions du Maroc » que le problème du Sahara est le résidu de la guerre froide et le résultat des convoitises hégémoniques de l’Algérie dans la région.
Après avoir expliqué les circonstances dans lesquelles est né le polisario, dont il est était ancien responsable, M. Dadi a indiqué qu’au moment où le Maroc adopte une approche nouvelle dans le traitement de ce dossier et fait montre de bonne foi et d’une volonté sincère pour le règlement de ce problème en proposant notamment une autonomie des provinces du sud, l’autre partie campe toujours sur ses positions rigides fondées sur la négation de l’autre, l’esprit hégémonique et la politique du parti unique.
Par ailleurs, plusieurs intervenants ont saisi l’occasion de cette rencontre pour mettre l’accent sur les atouts économiques et les opportunités d’investissement qu’offre le Maroc dans différents secteurs, rappelant notamment que le royaume est devenu une destination attrayante pour les investisseurs compte tenu du fait qu’ « il a pu maintenir un environnement macro-économique stable et a procédé à des réformes économiques majeures».
Ainsi, le spécialiste italien du monde des affaires, M. Alessandro Belli, qui traitait du thème « les réformes économiques au Maroc », a expliqué que pendant des années, le Maroc a pu maitriser le déficit budgétaire ainsi que l’inflation et le taux de l’endettement, se félicitant de la stabilité dont jouit le Royaume, grâce aux différentes réformes engagées depuis des années sous l’impulsion de SM le Roi Mohammed VI.
Même son de cloche chez l’universitaire italien Donato Nitti qui a développé le thème « Le commerce vers le Maroc », relevant que le Royaume a fait preuve d’une certaine stabilité macroéconomique, qui s’est traduite par une transformation profonde de ses structures et un progrès significatif de sa compétitivité dans un contexte international mouvementé et versatile.
Avec une croissance de 3 à 5 pc, le Royaume compte sur une stratégie cohérente et harmonieuse pour accompagner sa vision à long terme, mise en place depuis le début de ce siècle, précise-t-il.
Pour sa part, l’universitaire Aldo Berlinguer a fait un exposé sur « le cadre normatif et développement économique au Maroc », observant que malgré une conjoncture économique mondiale difficile et les troubles qui affectent les économies mondiales et celles des pays arabes en particulier, le Maroc a su se démarquer comme « un modèle sur les plans de la législation, de la sécurité et de l’attractivité pour les investissements ».
Le Maroc jouit de plus en plus de la confiance d’un nombre croissant d’investisseurs étrangers grâce à sa stabilité économique, politique et sociale, a-t-il ajouté, rappelant la place de choix qu’occupe le Royaume en tant que deuxième destination la plus prisées des investisseurs en Afrique.
L’ouverture de cette rencontre a été marquée par l’allocution prononcée par l’ambassadeur du Maroc à Rome, M. Hassan Abouyoub, qui a plaidé pour un renforcement des relations entre le royaume et l’Italie dont les entreprises sont de plus en plus présentes dans différents secteurs de l’activité économique au Maroc.
M. Abouyoub a appelé les acteurs économiques italiens à saisir les opportunités qu’offre le Maroc en matière d’investissement, soulignant, entre autres, l’intérêt que les entreprises transalpines accordent au royaume en tant que plateforme pour accéder à un marché africain de plus d’un milliard de consommateurs potentiels à l’horizon 2020.
Le diplomate a, en outre, indiqué que le Maroc a développé, depuis plusieurs années, une politique africaine ambitieuse à plusieurs niveaux, en misant sur une connaissance plus fine des besoins de développement socio-économique de ses partenaires africains, notamment ceux de son voisinage méridional sahelo-saharien.
A travers la politique menée par SM le Roi Mohammed VI, le Maroc vise ainsi à conforter sa position en tant que puissance régionale géostratégique ouverte sur l’Europe, mais aussi et de plus en plus sur son environnement africain immédiat avec lequel il peut partager son expérience en matière de réformes institutionnelles et de développement, a-t-il ajouté.
Dans le cadre de cette rencontre, à laquelle ont pris part des Hommes d’affaires, des juristes, des universitaires, des journalistes et des représentants des tissus associatifs, italiens et marocains, plusieurs thèmes ont été développés par les intervenants, relatifs notamment au nouveau code de la famille, à la pratique de l’Islam au Maroc, à la lutte engagée par le Maroc contre le terrorisme et à l’histoire millénaire du royaume.