L’implication des jeunes dans le processus électoral tributaire de la mise en place d’un système juridique et institutionnel approprié
L’implication des jeunes dans le processus électoral est tributaire de la mise en place d’un système juridique et institutionnel leur permettant de participer à l’exercice politique et au processus de prise de décision, souligne un rapport sur « l’observation de l’implication des jeunes dans le processus électoral de 2016 », rendu public mardi à Rabat.
Ce rapport dont les conclusions et recommandations ont été révélées par l’association Jeunes pour Jeunes lors d’une conférence sous le thème « l’implication des jeunes dans le processus électoral 2016 : voies et leçons », relève que pour garantir un processus électoral impliquant les jeunes, il est essentiel d’adopter de véritables réformes politiques visant à asseoir une concurrence démocratique réelle, fondée sur l’efficacité et l’efficience des garanties institutionnelles et juridiques assurant la probité des élections.
Le rapport recommande notamment la valorisation de l’ouverture des listes de jeunes au titre de la circonscription nationale pour les femmes de moins de 40 ans et le renforcement de l’arsenal logistique et organisationnel des élections en prenant en considération l’accessibilité des personnes en situation de handicap, outre le contrôle du financement de la campagne électorale et la lutte contre la corruption électorale. Concernant l’éducation politique des jeunes, le rapport plaide pour l’adoption de critères basés sur la crédibilité et la capacité de relever les défis et de faire face aux problèmes pour le choix des candidats et candidates de partis politiques, tout en assurant l’encadrement des partis et le renforcement de la maturité politique de leurs candidats aux élections.
S’agissant de mécanismes de la participation de jeunes à la décision politique, le rapport insiste sur la nécessité d’encourager les jeunes à s’inscrire aux listes électorales, le développement des capacités des partis politiques à attirer les compétences jeunes, et le renforcement du sentiment d’appartenance des jeunes aux partis politiques et les instances y afférentes en leur permettant de s’exprimer de manière organisée.
A cet égard, Hanane Azrih, membre du bureau national de l’Association Jeunes pour Jeunes, a indiqué, dans une déclaration à la MAP, que ce rapport est une synthèse des conclusions de l’observation de l’implication des jeunes dans le processus électoral à plusieurs niveaux, y compris lors de la campagne électorale et jour du scrutin.
Cette synthèse est d’une importance telle qu’elle permet d’identifier aussi bien les dysfonctionnements et les obstacles que les mutations positives enregistrées lors du processus électorat concernant la participation des jeunes, a-t-elle ajouté, notant que de nouveaux critères ont été adoptés notamment en ce qui concerne les modalités d’élaboration du formulaire destiné aux électeurs et l’organisation de rencontres avec eux.
Selon un document distribué à cette occasion, un total de 32 jeunes observateurs et observatrices ont été choisis par des Associations partenaires du projet « Voix citoyennes : implication des jeunes dans le processus politique au Maroc », dans 14 circonscriptions électorales relevant de 8 villes marocaines, en fonction de la diversité et de complémentarité entre les milieux rural et urbain.
Parallèlement à cette rencontre, qui s’est déroulée en présence d’Associations partenaires, une conférence a été organisée avec la participation notamment du professeur de droit constitutionnel et de sciences politiques à Faculté des Sciences Juridiques, économiques et sociales Mohammedia, Said Khamri, et le président du Mouvement Anfass Démocratique Mounir Bensaleh, qui ont traité de différentes problématiques concernant la participation des jeunes aux élections, ainsi que les moyens de les dépasser.
Les intervenants ont mis l’accent également sur la nécessité d’encourager les études réalisées par la société civile et les différents centres de recherche, pour clarifier la vision en faveur de la participation politique des jeunes, et la réflexion sur un plan stratégique à soumettre au Parlement.