L’importance de la taxe carbone pour l’avenir énergétique du Maroc
Dans le cadre de la transition écologique du Maroc, l’introduction de la taxe carbone, prévue dans le projet de Loi de Finances 2025, constitue un pas important. Selon une étude de BMCE Capital Global Research (BKGR), cette initiative pourrait non seulement réduire les émissions de CO2, mais aussi stimuler l’innovation dans les énergies renouvelables et améliorer les finances publiques.
L’introduction de la taxe carbone représente un jalon essentiel dans la transition écologique du Maroc, marquant un pas décisif vers la réduction de l’empreinte carbone du pays et la promotion d’un modèle énergétique plus durable. Cette taxe a été incluse dans le projet de la Loi de Finances 2025, bien que son application puisse être reportée à 2026 afin de mieux préparer les acteurs économiques à cette transition. Elle devrait contribuer à diversifier le mix énergétique du pays tout en réduisant sa dépendance aux énergies fossiles importées. Une étude récente de BMCE Capital Global Research (BKGR), intitulée « Taxe carbone : quels impacts pour le Maroc ? », analyse les implications de cette taxe et souligne son importance pour l’avenir énergétique du pays.
Le rapport de BKGR souligne que l’introduction de la taxe carbone constitue un tournant majeur dans l’évolution énergétique du Maroc. Ce système fiscal repose sur le principe du « pollueur-payeur », visant à inciter les entreprises et les consommateurs à réduire leurs émissions de CO2.
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Selon l’étude, cette taxe pourrait augmenter les recettes publiques de 0,8% du produit intérieur brut (PIB), tout en encourageant l’innovation dans les secteurs des énergies renouvelables et en favorisant des pratiques industrielles plus durables. Des projets comme Noor Ouarzazate, qui symbolisent l’engagement du Maroc dans les énergies solaires, pourraient se voir renforcés grâce à cette initiative.
Cependant, les experts avertissent que la mise en œuvre de cette taxe ne sera pas sans difficultés. Le coût d’application pourrait être élevé, notamment en raison des ajustements nécessaires sur le plan administratif et économique. Les industries marocaines fortement émettrices de carbone, telles que celles des secteurs industriel et énergétique, risquent de voir leurs coûts de production augmenter, ce qui pourrait affecter leur compétitivité sur les marchés internationaux. Ces entreprises devront s’adapter aux nouvelles exigences écologiques, ce qui pourrait entraîner des pertes d’emplois dans certains secteurs. De plus, l’impact de la taxe sur les prix de l’énergie pourrait générer des tensions sociales, notamment chez les ménages à faible revenu, qui seraient les plus touchés par ces hausses.
Pour éviter ces résistances sociales, il sera important de mettre en place des mesures compensatoires. BKGR suggère des crédits d’impôt, des subventions pour les énergies renouvelables ou encore des aides ciblées pour les foyers les plus vulnérables. Ces mesures permettront de garantir que la transition vers une économie bas carbone soit socialement équitable et ne pèse pas excessivement sur les populations les plus fragiles. Par ailleurs, des campagnes de sensibilisation devront être lancées pour informer la population sur les bienfaits à long terme de cette taxe, non seulement pour l’environnement, mais aussi pour la stabilité économique du pays.
En parallèle, le Maroc a déjà mis en place une stratégie de « Finance Climat à l’horizon 2030 », visant à promouvoir des investissements verts, à créer un marché financier intégré, et à explorer de nouvelles solutions financières comme les Fintechs et les marchés du carbone. Cette stratégie permettra de faciliter l’accès aux financements pour des projets durables et d’accompagner les entreprises dans leur transition écologique. L’initiative devrait également avoir un impact sur le marché de l’emploi, en créant de nouvelles opportunités dans les secteurs des énergies renouvelables, de l’efficacité énergétique et de l’économie verte en général.
Le Maroc, en intégrant la taxe carbone dans son projet de Loi de Finances 2025, entend ainsi renforcer ses objectifs climatiques tout en contribuant à la diversification de son économie. En 2023, selon l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), les importations de produits énergétiques ont atteint 122 milliards de dirhams, un fardeau important pour le pays. Cette taxe carbone pourrait constituer un levier pour réduire la facture énergétique et orienter progressivement le mix énergétique du pays vers des ressources renouvelables, moins coûteuses et plus durables.