L’intelligence artificielle, un levier de transformation de la société
Recourir au numérique et à l’intelligence artificielle (IA) peut être considérée comme un levier de transformation globale de la société et de l’action publique visant notamment le développement des services numériques en faveur des citoyens, ont affirmé les participants à la quatrième édition de Smart City Expo Casablanca, qui se tient, mercredi et jeudi, dans la métropole.
Dédiée aux villes intelligentes sous le thème « L’intelligence artificielle au service des citoyens« , cette grand-messe initiée par le Conseil de la ville de Casablanca, sous le Haut patronage de SM le Roi, et en partenariat avec le ministère de l’Intérieur et la région de Casablanca-Settat, est devenue un véritable hub africain de la ville intelligente et inclusive, ont-ils souligné.
L’objectif ultime et commun à toutes les villes intelligentes est de mettre l’innovation, sous toutes ses formes, au service du citoyen pour élaborer aujourd’hui, la ville de demain, ont-ils fait observer, relevant que l’IA s’annonce comme l’un des éléments clés du futur développement urbain.
Dans une allocution prononcée en son nom, le ministre de l’Aménagement du Territoire national, de l’Urbanisme, de l’Habitat et de la Politique de la Ville, Abdelahad Fassi Fihri , a indiqué que la transformation numérique des territoires et le recours à l’intelligence artificielle sont un atout majeur pour la promotion de la compétitivité et de la durabilité des territoires.
Sur le plan urbain, a-t-il ajouté, ils permettent de stimuler les démarches innovantes afin de penser et construire des villes intelligentes, connectées, efficaces et inclusives, qui permettront d’améliorer la qualité de vie des citoyens, d’être plus compétitives et attractives et constitueront une nouvelle façon d’approcher le fait urbain, en vue de répondre aux défis croissants liés à l’habitabilité, l’accessibilité, la durabilité, l’urbanisation, la socialisation, la citoyenneté ainsi qu’à la métropolisation.
Les réflexions menées sur la mise en place d’une « ville numérique » puis « intelligente », supposent le développement et la maîtrise de l’infrastructure numérique du territoire, a-t-il relevé.
‘’Le processus de développement urbain et le développement du numérique doivent donc dorénavant, être pensés de manière liée et intégrée’’, ajoute le ministre.
Il a, en outre, indiqué que son département de par ses prérogatives et dans le cadre d’une vision tracée, ambitionne d’asseoir un urbanisme durable, à travers la mise en place d’approches innovantes et prospectives en faveur d’un développement territorial résilient, inclusif à même de relever les défis majeurs d’urbanisation et de globalisation, dont la « transformation numérique des territoires » constitue un pilier d’intervention fondamental.
La concrétisation de cet objectif majeur, a-t-il dit, se fait à travers un programme global de transformation numérique des villes et aires urbaines fonctionnelles par le lancement des schémas directeurs pour la transformation numérique des territoires SDTN.
Pour sa part, le président du conseil de la région Casablanca-Settat, Mustapha Bakkoury, a noté que Smart City Expo Casablanca, véritable hub africain de la ville intelligente et inclusive, a pu, au fil des années, s’imposer comme un rendez-vous annuel incontournable sur l’agenda des manifestations des Smart City dans le monde, comme en témoigne la présence de nombreuses délégations nationales et internationales (en majorité africaines) à cet événement, dont l’invité d’honneur est la Thaïlande.
M. Bakkoury, qui passait en revue les grandes étapes franchies jusqu’à présent pour faire de Casablanca une ville smart, a souligné que l’intelligence artificielle (IA) s’annonce comme l’un des éléments clés du futur développement urbain.
L’IA ne détruira pas l’emploi, bien au contraire elle va en créer et pourrait même augmenter les effectifs des entreprises ayant investi dans cette technologie, a-t-il fait remarquer
Le Maroc, comme de nombreux pays à travers le monde, souffre d’un modèle de développement à bout de souffle axé sur une urbanisation accrue depuis de longues années, d’où l’extraordinaire opportunité offerte par cette vision technologique de la ville qui annonce une refonte de fond en comble des pratiques à tous les niveaux.
A l’instar des autres villes du royaume, Casablanca doit être désormais pensée et réfléchie comme un espace de vie en perpétuel mouvement, d’où la nécessité d’opérer une transformation radicale et profonde dans l’appréhension de nos territoires par l’invention de nouveaux services créateurs de valeur collective, a-t-il ajouté.
→ Lire aussi : Smart City Casablanca 2019 sous le thème de «L’intelligence artificielle au service des citoyens»
De son côté, le président du Conseil de la commune urbaine de Casablanca, Abdelaziz El Omari, s’est félicité de l’organisation de cette quatrième édition, estimant que le recours à l’IA et la numérisation ne manquera pas d’avoir un impact positif sur le climat des affaires permettant de garantir une transparence totale et une grande fluidité en faveur d’un service optimal aux citoyens et aux investisseurs.
Il a également souligné que le Royaume a enregistré une grande avancée au niveau du classement mondial Doing Business grâce notamment à la digitalisation, appelant à l’adhésion de tous les acteurs concernés pour garantir son succès en veillant à la qualification des ressources humaines et à la sensibilisation des citoyens.
M. El Omari a, dans ce sens, rappelé que la Direction générale des collectivités locales, relevant du ministère de l’Intérieur, a annoncé, récemment à Casablanca, le lancement du chantier de généralisation du guichet numérique unique des autorisations d’urbanisme et des autorisations économiques « rokhas.ma », après une période d’expérimentation couronnée de succès dans la métropole.
L’objectif premier de cette plateforme est de permettre une gestion numérique fluide, traçable et transparente des autorisations administratives à caractère urbanistique et économique, a-t-il dit, expliquant que le processus de traitement sera totalement dématérialisé.
Mohamed Jouahri, directeur général de la Société de développement local «Casablanca Events & Animation», organisatrice déléguée de l’événement a, quant à lui, indiqué que cette édition s’inscrit dans la continuité et le prolongement des trois précédentes éditions, expliquant que le choix de la thématique puise sa légitimité dans la place qu’occupe actuellement l’intelligence artificielle notamment dans les services dédiés au citoyen.
Selon M. Jouahri, la population mondiale devient au fil des années majoritairement urbaine et cette tendance est appelée à croître, poussant vers l’émergence d’une nouvelle approche où le numérique est au service de la ville et de ses citoyens.
Pour gagner le qualificatif de « smart city », la ville blanche s’est lancée, depuis des années, un nouveau défi en voulant devenir le modèle africain de la ville intelligente. Car, a-t-il poursuivi, Casablanca a des atouts avérés qui lui permettraient de s’ériger en vrai porte-drapeau africain de la smart city.
Quatre ans après son lancement, Smart City Expo Casablanca s’impose désormais comme une véritable plateforme d’échange et de débat entre décideurs, experts, leaders d’opinion et représentants de villes, d’institutions, de centres de recherche, d’universités, et de la société civile en vue de présenter des solutions et projets novateurs et échanger autour des enjeux de la ville de demain.
En complément du congrès et du salon, Smart City Casablanca donnera lieu, à travers Smart City Connect, à un Créathon, doublé d’un Hackathon, pour inviter les acteurs numériques à inventer de nouvelles solutions répondant aux enjeux de la ville inclusive et durable.
Pour cette quatrième édition, Bangkok a été choisie en tant qu’invitée d’honneur de l’événement. «Un choix qui s’inscrit dans le cadre du Traité d’amitié et de coopération signé en 2016 entre le Maroc et l’Asean, organisation politique, économique et culturelle regroupant dix pays de l’Asie du Sud-Est et présidée actuellement par la Thaïlande», ont expliqué les organisateurs.
Le choix de Bangkok est également légitimé par la candidature du Royaume pour l’obtention du statut de Sectoral Dialogue Partner.
Cette édition sera marquée par notamment par la tenue du «Créathon», événement durant lequel les citoyens seront invités à mettre leur imagination au service du territoire en proposant des projets collaboratifs et inclusifs répondant aux défis de la métropole.
Les principales idées retenues seront exposées aux participants du Hackathon, qui se tiendra les 20 et 21 avril.
Organisé en partenariat avec «Hack&Pitch», le Hackathon consiste en 38 heures d’intense brainstorming, dont l’ambition est d’innover et de relever les défis du développement urbain de Casablanca.
En termes de nouveautés, les organisateurs ont réservé un espace d’exposition exclusivement dédié aux startups marocaines afin de leur permettre de pouvoir trouver et de proposer des solutions intelligentes à des problématiques réelles, que ce soit en termes de mobilité, de propreté et, de manière générale, ou de sécurité.