L’ISESCO appelle le monde musulman à placer les programmes d’alphabétisation au centre des Objectifs de développement durable
L’organisation islamique pour l’éducation, les sciences et la culture (ISESCO) a appelé, à l’occasion de la Journée internationale de l’alphabétisation, célébrée le 8 septembre de chaque année, les Etats membres à placer leurs programmes d’alphabétisation au centre des nouveaux Objectifs de développement durable (ODD) définis par la communauté internationale, selon une approche visant à assurer la qualité, l’inclusion et l’égalité qui sont à même de renforcer le droit à l’éducation durant toute la vie.
Dans un communiqué, l’ISESCO souligne que la célébration de la journée internationale de l’alphabétisation constitue une occasion pour présenter sa vision et les grandes lignes de son action en matière d’alphabétisation pour réaliser le développement global durable dans le monde musulman, lors des prochaines années, notant que l’événement intervient une année après le lancement par la communauté internationale de l’agenda international de l’éducation post-2015 à l’horizon 2030 et des nouveaux objectifs de développement durable.
L’alphabétisation représente un élément fondamental du droit à l’éducation et un axe principal sur lequel est basée la participation effective au développement durable, relève l’organisation mettant l’accent sur la nécessité de faciliter l’intégration des éléments précités dans les programmes d’alphabétisation dans le monde musulman dans le but d’en faire bénéficier toutes les composantes de la société, notamment les immigrants, les réfugiés et les enfants non scolarisés ou en décrochage scolaire.
L’ISESCO insiste, d’autre part, sur la nécessité pour les Etats membres d’accorder une grande importance, dans leurs politiques, leurs stratégies et dans leurs programmes d’alphabétisation, à une approche multisectorielle qui requiert la conjugaison des efforts des ministères responsables, des parties gouvernementales et non gouvernementales et des partenaires dans les organisations internationales concernés par les questions de développement durable afin de mobiliser des crédits importants avec pour objectif de faire face au problème épineux de financement qui constitue une des pierres d’achoppement et un des écueils entravant l’extension des programmes d’alphabétisation.
La garantie de la réussite du partenariat entre les ministères concernés par les programmes d’alphabétisation, le développement durable, le secteur privé, les organisations non gouvernementales (ONG), et les autres partenaires, est tributaire de l’adoption d’une politique renforçant l’approche décentralisée des programmes d’alphabétisation à travers l’association des administrations locales à l’élaboration des programmes précités et à leur mise en œuvre en vue d’améliorer leur qualité et de garantir qu’ils répondent aux besoins réels des bénéficiaires, souligne encore l’organisation.
En vue de faire de l’alphabétisation un axe essentiel de développement, l’ISESCO recommande que les programmes de formation doivent se baser sur des références en matière de compétences reposant sur le rôle des adultes et des jeunes dans leur vie quotidienne en tant que producteurs et consommateurs des produits et services et citoyens aux niveaux communautaire et international, relevant que ces programmes doivent revêtir une qualité fonctionnelle et pratique pour garantir l’intégration sociale et professionnelle des bénéficiaires à travers des formations leur permettant de s’engager dans les projets de la vie professionnelle répondant à leurs besoins.
Dans l’objectif de consolider le nouveau rôle des programmes d’alphabétisation dans le traitement des questions contemporaines dont la violence, l’extrémisme, la dégradation de l’environnement et les maladies contagieuses, l’ISESCO met l’accent sur l’importance d’introduire dans les programmes post-alphabétisation des unités de formation renforçant la culture de la paix, la non-violence, la convivialité, la diversité, la citoyenneté internationale, l’éducation environnementale, et les compétences artistiques permettant de protéger l’écosystème et les programmes éducatifs en matière d’assainissement, d’hygiène et la santé reproductive.
Dans le même sillage, l’ISESCO a appelé les pays membres à œuvrer de concert pour garantir un meilleur rendement des systèmes post-alphabétisation adoptés via la consolidation de l’éducation et des compétences des acteurs pédagogiques et des cadres administratifs et artistiques pour développer les matières d’enseignement répondant aux références des compétences des bénéficiaires, méthodes et techniques d’éducation des adultes adéquates aux différentes catégories visées, systèmes d’évaluation modernes et aux indices de performance principaux.
A cette occasion, l’ISESCO a incité les pays membres à oeuvrer de manière approfondie en vue de diversifier les approches adoptées pour l’alphabétisation, en l’occurrence les approches reposant sur les technologies de l’information et de la communication pour faire bénéficier les habitants de ces programmes, notamment ceux vivant dans des zones lointaines et isolées et à introduire dans le programme d’alphabétisation à distance les formations et les compétences relatives aux projets du développement durable.
L’organisation a appelé, en outre, à l’amélioration de la qualité du travail en matière d’alphabétisation, à la création des réseaux sectoriels et communs entre les pays membres, les commissions et les organisations régionales et internationales en vue d’échanger les expériences en matière d’alphabétisation et d’éducation non formelle, diversifier les sources de financement et à consolider les législations nationales pour lutter contre toutes les formes d’analphabétisme.