L’OIT alerte sur le chômage élevé chez les jeunes
L’Organisation internationale du travail exprime des préoccupations face au taux élevé de chômage chez les jeunes. Selon son dernier rapport, publié le lundi 12 août, le marché du travail mondial peine à se remettre entièrement de la pandémie de COVID-19, offrant encore des perspectives d’emploi limitées dans les économies émergentes et en développement.
L’Organisation internationale du travail (OIT) a exprimé des inquiétudes face au chômage élevé chez les jeunes de 15 à 24 ans, qui représentent 20,4 % de la population mondiale, dont un tiers sont des femmes. Selon l’Organisation, les possibilités d’obtenir un emploi décent restent restreintes dans les économies émergentes et en développement. Dans un rapport récent sur le chômage et l’emploi, elle souligne que le marché de l’emploi mondial n’a pas encore pleinement récupéré après la pandémie de COVID-19.
Le rapport met en avant que la tendance mondiale vers l’insécurité de l’emploi « engendre une inquiétude croissante parmi les jeunes cherchant à atteindre une autonomie financière et à avancer dans leur vie adulte ».
Gilbert Houngbo, le Directeur général de l’Organisation, a déclaré dans un communiqué : « Il est difficile d’envisager un avenir stable alors que des millions de jeunes à travers le monde n’ont pas accès à des emplois décents. Cette situation entraîne une insécurité et empêche ces jeunes de construire une vie meilleure pour eux-mêmes et leurs familles. »
À l’échelle mondiale, plus de la moitié des jeunes travailleurs occupent des emplois informels. L’Organisation note que « les opportunités d’accéder à des emplois décents restent limitées dans les économies émergentes et en développement ». La situation varie selon les régions, avec des taux de chômage des jeunes en 2023 dans les pays arabes, en Asie de l’Est, en Asie du Sud-Est et dans le Pacifique, plus élevés qu’en 2019, selon le rapport.
Le taux de chômage des jeunes a atteint 13 % l’année dernière, et l’Organisation prévoit une légère diminution de ce taux dans les deux années suivantes, estimée à 12,8 % pour 2024 et 2025. En outre, l’Organisation souligne que les taux de chômage des jeunes dans les pays arabes, en Asie de l’Est, en Asie du Sud-Est et dans le Pacifique étaient plus élevés l’année dernière par rapport à 2019. Ce phénomène reflète une continuité de la tendance observée dans les pays arabes avant la pandémie de COVID-19, marquant un contraste avec la forte croissance des régions asiatiques avant la crise sanitaire. De plus, l’Organisation note que le faible âge moyen en Afrique, comparé aux pays plus développés, soulève des questions sur la durabilité économique du continent.
Pour rappel, au Maroc, le taux de chômage a atteint un nouveau sommet de 13,7 % au premier trimestre 2024, contre 12,9 % au cours de la même période l’année précédente, selon les dernières statistiques publiées par le Haut-Commissariat au Plan. En milieu urbain, la situation est encore plus préoccupante, avec un taux de chômage qui s’élève à 17,1 %. De plus, le chômage féminin a enregistré une hausse significative, passant de 18,1 % à 20,1 %. Ces chiffres soulignent une détérioration inquiétante des conditions du marché du travail dans le pays.