L’OMC en quête d’un nouveau directeur général
Le Brésilien Roberto Azevedo quitte ce lundi son poste de directeur général de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) en laissant une institution en crise et sans capitaine, en plein marasme économique mondial causé par la pandémie de Covid-19.
Le départ prématuré de M. Azevdo, un an avant la fin de son mandat pour des raisons familiales, intervient en effet au moment où l’économie mondiale enregistre son plus violent coup de frein depuis la Grande Dépression des années 1930, alors que le commerce international est frappé de plein fouet par le Covid-19, qui a fait s’effondrer la production et les échanges.
Fragilisée par les nombreuses divisions entre les membres, la paralysie de son organe de règlement des différends, et les critiques de l’administration américaine, l’OMC se trouve ainsi à la croisée des chemins.
« En septembre 2013, j’ai dit que l’OMC était à la croisée des chemins. Il est toujours à la croisée des chemins – et le restera encore un certain temps », avait souligné en juillet le directeur général sortant de l’Organisation, estimant que l’institution est confrontée à une «énorme pression» et devait faire preuve de plus de réactivité face aux crises pour retrouver sa crédibilité.
Huit candidats – cinq hommes et trois femmes – sont en lice pour reprendre la tête de l’Organisation: Yoo Myung-hee (Corée du Sud), Abdel-Hamid Mamdouh (Egypte-Suisse), Amina Mohammed (Kenya), Jesus Seade Kuri (Mexique-Liban), Tudor Ulianovschi (Moldavie), Ngozi Okonjo-Iweala (Nigeria), Liam Fox (Royaume-Uni) et Mohammad Maziad Al-Tuwaijri (Arabien saoudite).
La procédure de désignation du chef de l’OMC n’est pas une élection, mais un mécanisme consensuel qui fonctionne par élimination. Une « troïka », composée du président du conseil général (organe de décision suprême qui rassemble les membres de l’OMC), du président de l’organe de règlement des différends et du président de l’organe d’examen des politiques commerciales, supervise ce processus de sélection.
Le président du conseil général, en l’occurrence l’ambassadeur de Nouvelle-Zélande David Walker, sera chargé de recevoir les représentants des États pour leur demander où vont leurs préférences et tenter de déterminer quel candidat a le plus de chances de réunir un consensus.
Après cette phase de consultation, la « troïka » est chargée d’éliminer progressivement les candidats qui recueillent le moins d’adhésions. La sélection en 2013 de Roberto Azevedo, qui a succédé au Français Pascal Lamy, s’était ainsi opérée en trois étapes par éliminations successives.