L’OMM appelle à renforcer l’offre d’électricité verte
L’Organisation météorologique mondiale (OMM) a appelé à renforcer l’offre d’électricité provenant de sources d’énergie propres au cours des huit prochaines années, pour limiter le réchauffement climatique et le stress hydrique.
Dans son rapport 2022 sur « l’état des services climatologiques« , publié mardi, l’OMM indique que les réseaux électriques verts permettent d’endiguer le changement climatique, améliorer la qualité de l’air, préserver les ressources en eau, protéger l’environnement, créer des emplois et garantir un avenir meilleur à toute la planète.
« Le secteur de l’énergie est responsable d’environ trois quarts des émissions de gaz à effet de serre de la planète« , souligne le secrétaire général de l’OMM, Petteri Taalas, cité par le document, signalant que « la situation s’aggrave de jour en jour, d’où la nécessité de repenser le système énergétique planétaire ».
D’ici à 2050, les énergies renouvelables, particulièrement l’énergie solaire, joueront un rôle décisif pour répondre aux besoins mondiaux en électricité, indique le rapport, notant que les pays africains pourraient devenir des acteurs majeurs sur ce marché.
L’Afrique abrite 60% des meilleures ressources de la planète en matière d’ensoleillement. Pourtant, elle ne dispose que de 1 % de la capacité photovoltaïque, précise l’organisation.
Le changement climatique a une incidence directe sur l’approvisionnement en combustible, la production d’énergie et la résilience physique des infrastructures énergétiques, actuelles ou en cours de construction. Les vagues de chaleur et les sécheresses mettent déjà la production d’énergie à rude épreuve, démontrant l’urgence de réduire les émissions de combustibles fossiles, poursuit l’OMM.
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En 2020, 87% de l’électricité mondiale produite par des systèmes thermiques, nucléaires ou hydroélectriques dépendait directement des ressources en eau disponibles. Or, 33 % des centrales thermiques qui dépendent des ressources d’eau douce disponibles pour le refroidissement se trouvent dans des zones soumises à un stress hydrique élevé. Il en va de même pour 15 % des centrales nucléaires existantes, un pourcentage qui devrait augmenter pour atteindre 25 % dans les 20 prochaines années, fait savoir le rapport.
Selon les experts, 11 % des capacités hydroélectriques sont également situées dans des zones soumises à un fort stress hydrique. Enfin, les lieux d’implantation d’environ 26% des barrages hydrauliques existants et 23 % des barrages prévus se trouvent dans des bassins versants exposés à un risque de pénurie d’eau considéré comme moyen à très élevé.
Toutefois, les engagements pris par les pays sont « loin d’être suffisants pour atteindre les objectifs fixés par l’Accord de Paris ». Il manque « 70 % de l’effort nécessaire pour garantir la réduction des émissions voulue d’ici à 2030 », avertit le rapport.
Les engagements en matière d’énergies renouvelables représentent moins de la moitié de l’effort requis. Selon les chiffres cités dans le rapport, l’objectif mondial à long terme fixé par l’Accord de Paris en matière de température exige l’installation de 7,1 TW de capacité d’énergie propre d’ici à 2030.
L’OMM publie depuis 2019 des rapports sur l’état des services climatologiques, pour répondre à une demande de l’ONU, qui souhaitait obtenir davantage d’informations sur les besoins d’adaptation des divers pays.
L’édition 2022 a été réalisée en partenariat avec l’Agence internationale de l’énergie (AIE), l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), l’Agence internationale pour les énergies renouvelables (IRENA), l’initiative Énergie durable pour tous (SE4ALL), ONU-Énergie, la Fondation ENEL, le Fonds pour l’adaptation, le Fonds vert pour le climat (FVC), le Fonds pour l’environnement mondial (FEM), le service Copernicus de surveillance du changement climatique (C3S) et d’autres organismes du secteur privé ou de la société civile.
Le rapport présente des études de cas pratiques à Beijing (Chine), dans les Dolomites italiennes, au Tadjikistan et en Allemagne.
Avec MAP