L’origine intestinale de la maladie de Parkinson se confirme
Un déséquilibre du microbiote intestinal, avec une surabondance de bactéries pathogènes, serait associé à l’apparition de la maladie de Parkinson, démontre une nouvelle étude menée par des chercheurs de l’Université d’Alabama à Birmingham, aux États-Unis.
Les résultats de l’étude, publiés dans la revue « Nature Communications », permettent d’en apprendre plus sur la pathogenèse (processus par lequel une maladie se développe) de la maladie de Parkinson, affirment les chercheurs qui soulignent avoir constaté un large déséquilibre dans la composition du microbiote intestinal chez les personnes atteintes de cette maladie neurodégénérative qui pourrait, selon eux, se développer dans l’intestin avant de se propager au cerveau.
« Nous avons trouvé des preuves de plusieurs mécanismes que nous savons liés à la maladie de Parkinson, mais nous ne savions pas qu’ils se produisaient également dans l’intestin et qu’ils étaient orchestrés par le microbiote », a déclaré la Docteure Haydeh Payami, professeure au département de neurologie de la Marnix E. Heersink School of Medicine et auteure principale de l’étude. Dans un proche avenir, a-t-elle expliqué, « nous aurons les outils et la puissance analytique pour utiliser la métagénomique (méthode d’étude du contenu génétique d’échantillons issus d’environnements complexes comme les intestins) comme nouvelle approche pour étudier l’hétérogénéité de la maladie de Parkinson, rechercher des biomarqueurs, approfondir l’origine et la progression des sous-phénotypes de la maladie et étudier le potentiel du microbiome pour prévenir, traiter et stopper la progression de la maladie de Parkinson ».
L’hypothèse de l’origine intestinale de la maladie de Parkinson a été énoncée dès 2003 par le médecin allemand Heiko Braak, qui estimait que cette maladie neurodégénérative pourrait être causée par un pathogène inconnu qui passerait de l’appareil digestif vers le cerveau à travers le nerf vague (qui connecte l’encéphale et le système digestif). En 2017, des chercheurs suédois avaient renforcé cette hypothèse en montrant que les personnes ayant subi l’ablation chirurgicale de ce nerf avaient moins de risque de développer la maladie, prouvant l’implication de cette connexion intestins-cerveau au moins dans une partie des cas de Parkinson.
Avec MAP