l’UA appelle les femmes africaines à se joindre à la lutte contre la corruption
Le 10-ème Pré-Sommet sur le genre de l’Union Africaine (UA) a appelé mercredi, à Addis-Abeba, les femmes africaines à se joindre à la lutte contre la corruption sur le continent.
Cette réunion de deux jours, qui se tient au siège de l’UA sous le thème « Gagner la lutte contre la corruption : un chemin durable vers l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes en Afrique » se focalise sur l’impact de la corruption, les objectifs d’égalité entre les hommes et les femmes et l’Autonomisation des Femmes dans le but de proposer des actions concrètes pour lutter contre la corruption basée sur le genre.
Dans son discours d’ouverture, la Commissaire de l’UA aux affaires politiques, Mme Minata Samate Cessouma, a souligné que les pré-sommets sur le genre ont joué un rôle important pour influencer et façonner la politique de l’Union africaine sur l’égalité des sexes et l’émancipation des femmes.
Représentant le Président de la Commission de l’UA, Moussa Faki Mahammat, la commissaire a indiqué que le 10-ème pré-sommet serait une opportunité de réfléchir sur les progrès accomplis au cours de la dernière décennie et de planifier l’avenir, en particulier dans le contexte de la nouvelle réforme de l’UA et de son Agenda 2063.
Réaffirmant que la corruption serait un obstacle majeur à la bonne mise en oeuvre de l’Agenda 2063, Mme Cessouma a estimé que des forums seraient essentiels pour aider l’UA à développer des stratégies innovantes dans la lutte contre la corruption. Et de noter la corruption est un obstacle majeur à la mise en œuvre réussie de l’Agenda 2063, et que de tels forums sont cruciaux pour aider l’UA à développer des stratégies d’intervention innovantes pour lutter contre ce fléau.
« La transformation du pré-sommet sur le genre d’une plateforme de la société civile en une plate-forme politique institutionnalisée de l’UA témoigne de l’importance d’un partenariat solide entre l’UA et les organisations de la société civile », a-t-elle ajouté.
Pour sa part, la Directrice de l’UA pour les femmes, genre et développement, Mme Mahawa Kaba Wheeler, a indiqué que « l’Agenda 2063, feuille de route de notre continent, nous rappelle à renouveler nos engagements et nos ambitions pour la promotion du statut des femmes et de l’égalité des genres en Afrique, et en particulier à réaliser (engagements et ambitions), car l’avenir de l’Afrique dépend clairement des opportunités qui seront créées pour les femmes et les jeunes sur notre continent ».
Le thème du pré-Sommet UA-Genre (GPS) qui s’aligne sur le thème de la 30-ème Session ordinaire de la Conférence des Chefs d´Etat et du gouvernement de l´UA (28- 29 janvier) s’est avéré être une « question bien conçue et opportune car la corruption et l’inégalité entre les sexes sont étroitement liées », indique-t-on lors de la réunion qui a unanimement souligné que la corruption affecte de manière disproportionnée les pauvres, en particulier les femmes, et perpétue la pauvreté en affectant les programmes publics destinés à bénéficier aux pauvres.
Dans la même veine, des idées ont été exprimées sur le fait que le thème du 10-ème GPS nécessite une analyse approfondie de la part des décideurs « car c’est l’un des défis majeurs dans les pays africains ».
La présidente du Comité des représentants permanents, également ambassadrice de la République de Guinée, Mme Sidibe Fatoumata Kaba, a souligné que « les luttes pour l’égalité des sexes, la parité homme / femme et l’autonomisation des femmes ne peuvent être gagnées sans éradication du fléau de la corruption qui gangrène notre peuple et empêche le développement de nos pays « .
Mme Demitu Hambisa Bonsa, Ministre des affaires féminines et de l’enfance de la République fédérale démocratique d’Éthiopie, a souligné dans son allocution de bienvenue que la corruption est l’une des causes profondes de l’inégalité entre les sexes et qu’elles sont donc étroitement liées. « Là où il y a une inégalité entre les sexes, la corruption prospère et là où il y a la corruption, l’inégalité entre les sexes s’embrase », a-t-elle dit.
Et d’insister sur la nécessité de « gagner la lutte contre la corruption afin de garantir la pérennité des acquis dans le développement social, économique et politique, en général, et dans l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes en Afrique en particulier ».
Présidé par Mme Mashair Ahmed Elamin Abdalla, Ministre de la sécurité et du développement social de la République du Soudan et Rapporteur du Bureau du Comité technique spécialisé (CTS) sur le genre et l’autonomisation des femmes, le pré-sommet sur le genre de 2018 (GPS) est organisé par la Direction des femmes, du genre et du développement de la CUA en collaboration avec le Département des affaires politiques (DAP) du Conseil consultatif de l’Union africaine sur la corruption (AUABC), en partenariat avec la société civile et l’ONU, soutenu par des partenaires de développement internationaux.
Participent à ce pré-Sommet sur le genre (17-18 janvier) des représentants des Etats membres de l’UA, des ministres chargés des affaires féminines, des représentants du Comité technique spécialisé (CTS) sur le genre, les femmes ambassadrices de l’UA, les organes de l’UA, les bureaux de représentation et de liaison, les représentants des Communautés économiques régionales (CER) et des Organisations de la société civile et organisations de la diaspora, les partenaires de l’ONU et de développement international.