L’UE renforce son dispositif de contrôle des frontières extérieures
L’UE a adopté le vendredi 8 novembre, le renforcement de Frontex, l’agence chargée du contrôle et de la sécurisation de ses frontières extérieures.
L’instrument controversé de « l’Europe forteresse »
Sur son site internet, l’agence Frontex explique qu’elle est née pour faciliter la gestion commune des frontières extérieures de l’Union européenne. Créée en 2004, elle vise à aider les Etats Membres de l’UE et de l’espace Schengen à protéger leurs frontières extérieures. Financée par le budget de l’UE, elle devient en 2016, l’agence européenne de garde-frontières et de garde-côtes. Mais cet instrument dont les représentants européens ne cessent de faire l’éloge, est bien souvent critiqué par les ONG et la société civile, pour son rôle dans la répression des arrivants et des migrants avant même d’avoir foulé le territoire européen. On dénonce alors « l’Europe forteresse », peu solidaire, et la mauvaise coordination entre les Etats membres. Plus que ça, l’agence a créé la polémique lors de la crise des réfugiés, et a été critiquée pour avoir fermé les yeux sur le mauvais traitement envers les migrants et notamment, durant les incidents qui s’étaient produit en Hongrie, Bulgarie et en Grèce, et qui avaient suscité la polémique.
Un sujet de tension entre les pays voisins
La question des migrants a agité les relations diplomatiques entre l’Union européenne et les pays voisins. En 2018, la demande de l’UE aux pays du Sud, dont le Maroc, d’abriter des centres d’accueil de migrants avait consterné ces derniers. Une demande qui a donné lieu à un « non » catégorique de la part du Ministre des Affaires Etrangères, de la Coopération Africaine et des MRE, M. Nasser Bourita, qui avait annoncé son opposition à « payer les dommages collatéraux de la mauvaise gestion de l’UE de la question des migrants », avant de constater que l’approche sécuritaire favorisait davantage l’immigration clandestine. Une demande qui témoignait, une fois de plus, d’une mauvaise gestion en interne de la situation. En effet, les pays européens ne parvenaient pas à s’accorder sur les quotas de migrants, ce qui avait provoqué une grave crise au sein de l’UE. Alors que la Jordanie et la Turquie représentaient les 2 premiers pays d’accueil, en 2016, en accueillant respectivement près de 2.7 millions et 2.5 millions de réfugiés, les Européens, eux, se déchiraient quant aux quelques milliers d’arrivées sur leur territoire.
Renforcement des capacités de Frontex
L’UE prévoit d’ici 2027, un contingent de 10.000 gardes-frontières et garde-côtes, qui auront, entre autres, pour rôle de « contrôler les documents d’identité, surveiller les frontières et effectuer les renvois des personnes en situation irrégulière sur le territoire européen ». L’agence devrait également disposer de plus de moyens techniques et pourra augmenter ses équipements, tels que les navires et les hélicoptères pour la surveillance des frontières. Par ailleurs, une réunion s’était tenue, fin octobre, à Varsovie où se situe le siège de l’Agence, avec la présence d’une délégation marocaine et de l’Agence pour réfléchir à des moyens de renforcer la coopération entre les deux parties, dans le cadre des défis migratoires et criminalité transfrontalière. Le directeur de Frontex avait alors déclaré que le Maroc est « un partenaire clé » dans la lutte de la criminalité transfrontalière et la migration clandestine.