L’Unesco appelle à protéger le droit à l’éducation des enfants migrants et réfugiés
L’Organisation des Nations Unies pour l’Education, la Science et la Culture (Unesco) a appelé à protéger le droit à l’éducation des enfants migrants et réfugiés dont le nombre a augmenté de 26 pc depuis 2000.
Selon le Rapport mondial de suivi sur l’éducation 2019 de l’UNESCO, ‘’le nombre d’enfants migrants et réfugiés en âge d’aller à l’école dans le monde a augmenté de 26% depuis 2000 et pourrait aujourd’hui remplir un demi-million de salles de classe’’.
Le Rapport met en lumière les réalisations et les lacunes des pays en ce qui concerne le droit des enfants migrants et réfugiés à bénéficier d’une éducation de qualité et souligne que ce droit même s’il est de plus en plus reconnu en théorie, est « carrément nié par certains gouvernements’’.
Malgré tout, des progrès ont été accomplis dans l’intégration des réfugiés dans les systèmes éducatifs nationaux, comme c’est le cas dans huit des dix principaux pays d’accueil des réfugiés. Parmi les champions figurent des pays à faible revenu comme le Tchad, l’Éthiopie et l’Ouganda, selon le Rapport.
Selon le Rapport, la moitié des personnes déplacées de force dans le monde ont moins de 18 ans. « Pourtant, dans de nombreux pays ils sont exclus du système éducatif national’’.
« Les enfants demandeurs d’asile en détention dans des pays comme l’Australie, la Hongrie, l’Indonésie, la Malaisie et le Mexique ont un accès limité à l’éducation, lorsqu’ils ne sont pas carrément privés d’accès à l’éducation« , déplore le rapport.
Le Rapport pointe du doigt le manque de moyens humains et financiers pour garantir le droit à l’éducation des enfants migrants et réfugiés.
→ Lire aussi : Prix UNESCO pour l’éducation des filles et des femmes : des projets égyptien et jamaïcain retenus
« Les efforts en faveur de l’inclusion risquent d’échouer faute d’un nombre suffisant d’enseignants qualifiés’’, déplore l’Unesco. Comme c’est le cas au Liban où seuls 55 % des enseignants et du personnel ont reçu une formation spécialisée pour répondre aux besoins des apprenants déplacés au cours des deux dernières années.
Selon l’Unesco, les pays à faibles et moyens revenus accueillent 89% des réfugiés mais manquent de fonds pour faire face à la situation. Les donateurs doivent multiplier par trois leurs dépenses pour l’éducation des réfugiés et assurer un soutien à long terme.
« Tout le monde est perdant lorsque les migrants et les réfugiés sont privés d’accès à l’éducation. L’éducation est la clé de l’inclusion et de la cohésion. Une plus grande diversité en classe, si elle constitue un défi pour les enseignants, peut favoriser le respect de la diversité et être l’occasion d’apprendre des autres. C’est le meilleur moyen de rendre les communautés plus fortes et plus résilientes », estime la Directrice générale de l’UNESCO, Audrey Azoulay.
S’agissant des étudiants issus de l’immigration, leur proportion dans les pays à revenu élevé est passée de 15% à 18% entre 2005 et 2017.
« Ils sont aujourd’hui 36 millions, soit l’équivalent de l’ensemble de la population d’âge scolaire en Europe’’, souligne le Rapport ajoutant qu’aux taux actuels, ils pourraient atteindre 22 % d’ici 2030.
« Mais les enfants immigrés n’ont pas les mêmes chances de réussites que les autres. En 2017, dans l’Union européenne, deux fois plus de jeunes nés à l’étranger ont quitté l’école prématurément que les enfants nés sur place’’, déplore l’Unesco.
Les élèves immigrants de première génération dans les pays de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) étaient 32 % moins susceptibles que les autres d’acquérir des compétences de base en lecture, en mathématiques et en sciences en 2015.