L’Uruguay critique « l’immobilisme » du Mercosur, menace de quitter le groupement régional
Le ministre uruguayen des affaires étrangères, Francisco Bustillo, a qualifié de « désolante » la situation actuelle du Marché commun du sud (Mercosur) caractérisée par « l’immobilisme », ce qui pourrait conduire son pays à envisager de quitter ce groupement régional.
Lors de la réunion des ministres des Affaires étrangères du Mercosur lundi à Puerto de Iguazu (nord-est d’Argentine) en préparation du sommet des chefs d’Etat ce mardi, Bustillo dont les propos ont été rapportés par le quotidien uruguayen El Pais, a ajouté que Montevideo devrait envisager « à un moment donné » revoir son appartenance au Mercosur en sa qualité de membre fondateur de plein droit, pour devenir un « État associé« .
Le ministre s’en est particulièrement pris au retard accusé par les instances du Mercosur pour répondre à l’Union européenne au sujet des nouvelles exigences environnementales avant de ratifier l’accord de libre-échange entre les deux parties, conclu en 2019 après 20 ans de négociations.
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Bustillo a également dénoncé le manque de flexibilité et de modernisation du bloc régional et l’absence de progrès dans la conclusion d’accords commerciaux, ce qui constitue, selon lui, un « panorama absolument désolant« .
« En ce qui concerne l’UE, nous regrettons de ne pas avoir été à la hauteur des circonstances. Au début de ce semestre (sous présidence argentine), nous avions convenu que la priorité serait l’UE. Nous constatons que nous n’avons pas progressé dans les négociations », a-t-il lancé à l’adresse de ses pairs.
Il a souhaité que le Mercosur ne va pas « gâcher la fenêtre d’opportunité que représente ce semestre qui commence sous les présidences du Brésil (au sein du Mercosur) et de l’Espagne (au sein de l’UE) ».
En ce qui concerne la Chine, Bustillo a fait savoir que son pays souhaite être accompagné par ses partenaires du Mercosur dans les négociations avec le géant asiatique, mais « la seule chose que nous ne nous permettrons pas, c’est l’immobilisme« , promettant que l’Uruguay ne va pas « cesser ses efforts de modernisation et de flexibilisation du Mercosur, tant à l’intérieur du bloc que dans son insertion internationale« .
Depuis plus de deux ans, l’Uruguay est confronté à la réticence de ses partenaires (Argentine, Brésil et Paraguay) pour conclure des accords de libre-échange avec des pays ou des groupements tiers.
Passant outre ces réserves, l’Uruguay avait entamé des négociations avec la Chine pour la conclusion en solitaire d’un accord de libre-échange. Montevideo avait également introduit une demande pour rejoindre le groupement de l’accord transpacifique sans le consentement de ses partenaires du Mercosur.
Avec MAP