Lutte anti-terroriste : Washington met en avant la projection stabilisatrice du Maroc sur le continent africain
-Par Fouad ARIF-
Le rapport du Département d’Etat sur le terrorisme dans le monde, au titre de l’année 2016, a mis en avant la projection stabilisatrice du Maroc sur le continent africain, à la faveur d’une approche « holistique » de lutte anti-terroriste qui ne se limite pas uniquement aux mesures de vigilance sécuritaires, mais va au-delà pour placer en tête de ses priorités les objectifs du développement économique et humain, ainsi qu’une coopération affirmée sur les plans régional et international.
« Le Maroc est un pays partenaire (des Etats-Unis) qui se démarque par sa stabilité en Afrique du nord, et s’évertue à faire bénéficier les pays amis de son savoir-faire et de son expérience en matière sécuritaire », souligne le rapport, qui a été rendu public mercredi à Washington.
Le Maroc, développe le Département d’Etat, a mis en place une stratégie nationale visant à consolider l’adhésion au rite Malékite-Achaarite, ajoutant que dans le cadre de cette stratégie, il a été procédé à la mise à niveau des mosquées et à la promotion des valeurs de tolérance et du juste milieu, avec notamment la formation d’environ 50.000 imams.
Cette même approche de formation, fait observer le rapport, a bénéficié à des centaines d’imams représentant des pays africains et européens, rappelant, dans ce contexte, que Sa Majesté le Roi Mohammed VI avait procédé, en 2016, à l’installation du Conseil supérieur de la Fondation Mohammed VI des Ouléma Africains.
Le rapport du Département d’Etat précise, en outre, que cette projection stabilisatrice du Maroc sur le continent africain a ainsi bénéficié à plusieurs pays amis tels que le Tchad, la Côte d’Ivoire, le Mali et le Sénégal.
Le document note que « le gouvernement (marocain) a placé la lutte contre le terrorisme en tête de ses priorités », en soulignant que le Maroc a été en mesure de contrer, dans les faits, la menace terroriste, dans la mesure où il a été procédé au démantèlement de plusieurs groupes terroristes liés aux réseaux internationaux de Daesh, al-Qaïda dans le Maghreb Islamique et Jabhat Al Nusra.
« Les services de sécurité marocains ont ciblé de manière efficace et pu démanteler effectivement nombre de cellules terroristes dans le pays, en mettant à contribution la collecte de renseignements, le travail policier, et la coopération avec les partenaires régionaux et internationaux », fait observer le Département d’Etat, qui rappelle notamment que le Maroc est membre fondateur du Forum global pour la lutte contre le terrorisme (GCTF), dont il assume depuis avril 2016 la co-présidence.
Dans le cadre de sa stratégie nationale, le Maroc, poursuit-on, a accéléré la mise en œuvre d’initiatives dans les domaines de l’éducation et de l’emploi en faveur des jeunes, et de l’élargissement des droits des femmes, ainsi que leur autonomisation politique et sociale.
Fort de la centralité de l’institution de la Commanderie des croyants et de la stratégie mise en place par le Souverain depuis Son accession au Trône, le Maroc a réussi à déployer avec succès cette approche multidimensionnelle prônant la modération en toute chose et les vertus du vivre ensemble, dans le cadre d’une vision globale qui consolide les acquis démocratiques du Royaume et place ce dernier dans le giron des pays émergents.
Pour les observateurs à Washington, tous ces atouts et ces avantages comparatifs, qui distinguent le Maroc dans son environnement immédiat et lointain, font du Royaume un partenaire écouté et respecté dans le concert des nations, mais aussi une pièce maîtresse dans le schéma mondial de lutte contre l’extrémisme religieux.
En signe de la reconnaissance internationale de l’approche marocaine, Washington et Rabat n’ont d’ailleurs pas tardé à diligenter une coopération triangulaire dans le domaine de lutte anti-terroriste en faveur des pays du Sahel, notamment à travers la signature, en août 2014, d’un accord-cadre bilatéral sur l’assistance antiterroriste.
Au titre de ce mémorandum, signé en marge du premier sommet USA-Afrique abrité par la capitale fédérale US, les deux pays s’engagent à renforcer les capacités régionales, particulièrement dans le domaine de la formation du personnel des services de sécurité civile des pays partenaires dans les régions du Maghreb et du Sahel, à travers la mobilisation de l’expertise mutuelle dans des domaines tels que la gestion des crises, la sécurité des frontières et les investigations.