Lutte anticorruption en Ukraine: Le Premier ministre brandit la menace de la démission
Le Premier ministre ukrainien Volodymyr Groïsman a annoncé lundi son intention de démissionner faute d’adoption rapide de mesures anticorruption clés promises aux Occidentaux, dans un nouveau signe des difficultés pour Kiev de renforcer la lutte contre ce phénomène.
« Je suis profondément convaincu que cette lutte ne réussira pas sans création de la cour » anticorruption, a indiqué M. Groïsman. « Si cette cour, juste et indépendante, n’est pas créée, je démissionnerai du poste de Premier ministre ».
L’Ukraine s’est dotée ces derniers temps de nouvelles structures anticorruption comme une agence d’enquête (NABU) et un parquet (SAPU) spécialisés, toutefois la création d’un tribunal indépendant censé devenir le point d’orgue de ce système traîne.
Les appuis occidentaux de l’Ukraine dont le Fonds monétaire international pressent Kiev de créer une cour anticorruption spécialisée, décision à laquelle est suspendue la reprise de l’aide financière du Fonds, vitale pour sa stabilité macroéconomique.
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Le Parlement ukrainien doit se prononcer cette semaine sur un projet de loi, adopté en première lecture en mars mais dont l’adoption définitive traîne depuis.
Certaines de ses dispositions – particulièrement celle limitant le rôle des experts internationaux dans la formation de cette structure – sont néanmoins contraires aux exigences du FMI qui espère dûment les amender.
L’attribution à ces experts d’un rôle décisif et non juste « consultatif » dans la nomination de ses juges est mal vue par le président Petro Porochenko, accusé par ses détracteurs de chercher à contrôler le futur tribunal.
Le chef du gouvernement envisage de « démissionner si (la loi) n’est pas votée dans le format attendu par le FMI », a rapporté son porte-parole Vassyl Riabtchouk, cité par les médias.