Lutte contre la faim : OCP va octroyer 550 000 tonnes d’engrais aux pays africains
Par Bachir Abdellah
L’OCP (Office Chérifien des Phosphates) se prépare à aider les pays africains en faisant un don de 180 000 tonnes d’engrais et en vendra 370 000 tonnes à prix réduits pour aider les pays africains à lutter contre les prix mondiaux élevés et les crises de la faim imminentes. Au total, 550 000 tonnes d’engrais de synthèse doivent être mises à disposition.
S’adressant à l’agence de presse Reuters, Nada Elmajdoub, vice-présidente exécutive de la gestion des performances, a déclaré que les volumes offerts ou réduits représenteront 16 % de la demande africaine cette année et un quart des ventes du groupe OCP sur le continent.
Participant au 14e US Africa Business Summit, Ilyass El Fali, directeur exécutif de la stratégie d’entreprise et de la durabilité chez OCP, a souligné l’importance de s’attaquer aux problèmes qui entravent le développement agricole en Afrique. Il a souligné l’engagement du groupe à améliorer la sécurité alimentaire à travers le continent.
Le directeur a également déclaré qu’OCP a l’intention d’augmenter considérablement sa production, estimée à 1 million de tonnes supplémentaires cette année et 3 millions de tonnes l’année prochaine. Il s’agit d’assurer la disponibilité des engrais.
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Selon le communiqué de presse de l’Office of Change, les chiffres de l’OCP poursuivent leur tendance positive. Cette évolution est due notamment à la hausse des ventes d’engrais naturels et chimiques (+17,96 ) dont la valeur a plus que doublé du fait de la hausse des prix : soit 8354 dirhams/tonne à fin mai 2022. Malgré cela, le volume des exportations a chuté de 10,2%, a indiqué l’agence.
Cette mesure est certainement un geste bienvenu et généreux d’une entreprise maghrébine envers la communauté africaine, en ligne avec la stratégie politique du royaume. En même temps, cependant, c’est aussi une opportunité d’élargir de futures parts de marché sur le continent africain.
Depuis un certain temps, des usines de production pour la fabrication d’engrais ont déjà démarré dans plusieurs pays africains, par le groupe OCP poursuit.
Comme on le sait, les chances d’entrer sur le marché ne sont pas toujours les plus mauvaises en période de crise, notamment pour l’OCP marocain, puisque deux des grands producteurs d’engrais sont hors service. La Russie par les sanctions et l’Ukraine par la guerre.
Outre les pays africains, des pays d’Amérique du Sud et d’Asie, par exemple, s’intéressent également aux engrais du Maroc, à condition que le royaume dispose de suffisamment de gaz nécessaire à la production pour pouvoir couvrir la demande. Les gisements découverts au large des côtes ou le passage à l’hydrogène, qui pourra bientôt être produit en grande quantité dans le pays avec une « énergie verte », peuvent aider à l’avenir.