Lutte contre la traite des personnes: Renforcement de capacités en faveur de magistrats, avocats et policiers
Quelque 260 procureurs, avocats, membres de la sûreté nationale, et représentants de la société civile à Casablanca, Beni Mellal, et Tanger ont bénéficié du programme « Renforcer les capacités du Maroc à lutter contre la traite des personnes« .
Financé à hauteur de 825.000 dollars par le Bureau de surveillance et de lutte contre la traite des personnes, relevant du Département d’Etat US, et mis en oeuvre par l’Association américaine du barreau en partenariat avec le ministère marocain de la Justice, le programme de formation s’est déroulé entre mai 2021 et janvier 2023.
Lors d’une cérémonie de clôture organisée mardi à Casablanca, le Consul général des Etats-Unis, Lawrence Randolph a mis en avant les efforts du Maroc, notamment le ministère de la Justice, dans la lutte contre la traite des personnes, notant que ce programme de 23 mois a eu pour objectif de renforcer les capacités des intervenants au Maroc en la matière.
M. Randolph a dit espérer que grâce à la coopération entre les Etats Unis et le Maroc, de plus en plus de trafiquants seront punis, et davantage de victimes recevront le soutien nécessaire.
De son côté, le directeur des Affaires pénales et des grâces au ministère de la justice, Hicham Mellati, a souligné que ce programme s’inscrit dans le cadre d’un partenariat de plusieurs années avec la partie américaine, notant que le programme a ciblé une catégorie importante des officiers de la police judiciaire aussi bien de la DGSN que de la Gendarmerie royale.
« Le but est de former des formateurs qui vont par la suite assurer la formation au niveau du territoire national« , a précisé M. Mellati, également président de la Commission nationale chargée de la coordination des mesures de lutte et de prévention contre la traite des êtres humains.
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Le programme a focalisé sur le renforcement des capacités dans plusieurs domaines de la lutte contre la traite des personnes tant au niveau des investigations et enquêtes que de la gestion de cette étape par les officiers de la police judiciaire, a-t-il ajouté.
Les formations ont touché les moyens d’identifier les victimes et les bonnes pratiques en matière de gestion d’investigation et d’enquête dans ce genre d’affaires, a détaillé M. Mellati, notant que des discussions sont en cours pour englober d’autres catégories de fonctionnaires.
Lors de ce programme, l’accent a été mis sur les indicateurs qui sont le maillot le plus important dans le système de lutte et de prévention contre la traite des personnes afin de ne pas confondre les victimes de la traite avec les victimes d’autres crimes, a-t-il dit.
Le responsable a rappelé les efforts déployés par le Maroc pour lutter contre ce phénomène notamment la ratification en 2016 de la Convention de Palerme et la mise en place de la Commission nationale chargée de la coordination des mesures de lutte et de prévention contre la traite des êtres humains, sous l’égide du ministère de la Justice qui comprend 22 secteurs.
Pour sa part, le conseiller politique et économique au consulat US à Casablanca, Shawn Tenbrink, chargé de la lutte contre la traite des personnes, a souligné que ce fléau touche plusieurs pays, dont les Etats unis et le Maroc, « d’où l’importance d’un travail au quotidien pour éradiquer ce fléau« .
Quant à Rachid Meziane, chef de service des affaires de la femme et de l’enfant au ministère de la Justice, il a relevé que le projet a offert un guide des formateurs qui a constitué les éléments de base pour la formation de six formateurs de chaque institution, à savoir la présidence du ministère public et la direction générale de la sûreté nationale, notant que les formateurs qui ont été formés à travers ce projet ont assuré la formation de leurs collègues avec un total de 90 bénéficiaires.
La traite des personnes constitue le deuxième crime le plus rentable au monde. Au niveau mondial, il est estimé que 25 millions de personnes sont soumises à la traite des êtres humains et au travail forcé, ce qui génère environ 150 milliards de dollars par an en profits illicites.
Avec MAP