Lutte contre l’extrémisme: la stratégie marocaine louée à Rome
Le Maroc est le seul pays au Maghreb qui dispose à avoir adopté une stratégie efficiente en matière de lutte contre l’extrémisme, a souligné, mercredi à Rome, l’analyste à l’Institut d’études internationales Lorenzo Marinoni.
L’expert italien a indiqué, lors d’une conférence sur « l’avenir de l’extrémisme dans les pays maghrébins », que cette stratégie efficiente est fondée sur une approche globale et multidimensionnelle dans la lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent, sur la base des volets socioculturels et du développement économique.
Le Maroc, a-t-il ajouté, a oeuvré au fil des années, au développement et à l’amélioration de ses stratégies dans ce domaine pour pouvoir contribuer au mieux aux efforts de la communauté internationale visant à faire face aux menaces terroristes et extrémistes.
De son côté, l’Ambassadeur du Maroc en Italie, Hassan Abouyoub, a affirmé que le Maroc, en tant que pays séculaire, a profondément assimilé le phénomène de l’extrémisme violent et du radicalisme et adopte ainsi une approche sécuritaire et éducative, allant au delà des frontières du pays, notamment à travers la formation d’Imams, de Morchidines et Morchidates dans des pays victimes d’extrémisme, notamment en Afrique, au Sahel et en Europe.
Le Maroc adopte dans son traitement de la question du retour des extrémistes, une approche radicalement différente de celles adoptées par d’autres pays, vu que le Royaume fait en sorte que ces derniers contribuent eux-mêmes, à leur retour, à la lutte contre ce fléau, a-t-il poursuivi, relevant que le Maroc s’attelle à la diffusion d’une pensée et d’un discours alternatifs, particulièrement dans les mosquées, avec l’implication de familles qui comptent des membres extrémistes.
Cette approche marocaine « unique en son genre », qui s’est avérée efficiente, suscite désormais l’intérêt de plusieurs pays dont certains ont pu en tirer profit, notamment le Royaume-Uni, la Belgique et l’Allemagne, a-t-il ajouté, notant que la vision royale est proactive et fortement développée dans ce cadre.
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L’ambassadeur a, en outre, estimé que l’approche adoptée par l’Europe dans les politiques de développement ne va pas dans le bon sens lequel « nous interpelle de nous asseoir ensemble autour de la même table et de réfléchir à des solutions efficientes ».
M. Abouyoub a relevé que la question de l’extrémisme n’a aucun rapport avec la religion, mais plutôt liée à un dysfonctionnement du système social, ajoutant que l’Europe commet des erreurs en n’accordant pas la priorité à l’Afrique et à son développement, vu que la pauvreté pourrait constituer un facteur d’extrémisme.
Pour ce qui est de la question migratoire, le diplomate marocain a estimé que les pays d’Europe n’adoptent pas une même attitude, mais que seuls les intérêts nationaux prévalent, au dessus de l’intérêt de la région de la Méditerranée.
De son côté, le secrétaire général du centre culturel islamique en Italie, Redouane Abdellah, a souligné que la lutte contre l’extrémisme dans la région du Maghreb est tributaire de la possibilité de fournir des réponses aux questions posées dans les sociétés maghrébines, par les jeunes en particulier, et de répondre à leurs besoins, en veillant à leur inculquer les nobles valeurs.
Les principaux fondements de lutte contre l’extrémisme reposent sur la préservation de l’unité territoriale, le respect de la souveraineté des Etats, le rejet des ingérences étrangères et la promotion du développement économique, a-t-il recommandé.
Il a rappelé que les mutations en cours dans les sociétés du Maghreb sont profondes, à différents degrés, mettant en avant le modèle marocain qui a pu satisfaire les revendications sociales au profit notamment des jeunes.
Le responsable du centre islamique a, par ailleurs, appelé les pays européens à contribuer à la construction de sociétés maghrébines stables et prospères, à travers la mise en place de mécanismes de coopération gagnants-gagnants.