LYDEC lance une offensive stratégique contre la sécheresse à Casablanca
Par Yassine Chraibi
Face à une sécheresse qui sévit depuis six ans, LYDEC, l’opérateur national, a déployé un plan d’action national d’envergure pour contrer ce stress hydrique qui affecte gravement l’économie et le budget des familles marocaines.
Ce dispositif préventif repose sur trois niveaux d’intervention : la vigilance, l’alerte et la crise. La question se pose alors : quelle contribution cette stratégie apporte-t-elle pour dissiper les craintes des citoyens face à la pénurie d’eau ?
Dans le cadre de sa lutte contre la sécheresse, LYDEC a mis en place une stratégie ambitieuse visant à sécuriser l’approvisionnement en eau potable de Casablanca. En 2020, une convention de partenariat a été signée pour financer et concrétiser le projet de renforcement de l’alimentation en eau de la ville via les adductions Bouregreg, remplaçant ainsi une partie des ressources en eau de l’Oum Er-Rbia. L’objectif est de prévenir toute pénurie d’eau potable dans la zone Sud de Casablanca, desservie par le bassin de Marrakech et ses environs.
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Lancé en 2022 et entièrement financé par le Maroc, le projet de LYDEC consiste à construire une station de pompage d’une capacité de 1000 litres par seconde et une conduite de refoulement reliant « Mediouna 140 » à « Merchich 240 ». Ce projet vise à garantir l’approvisionnement en eau potable dans la zone Sud, qui connaît une expansion urbaine significative, incluant notamment les communes de Bouskoura, Mediouna et Ouled Saleh.
Ces travaux majeurs permettront de transférer l’eau potable depuis les installations de l’Office national de l’électricité et de l’eau potable (ONEE) vers les réservoirs gérés par LYDEC, alimentant ainsi le Sud de Casablanca. Le coût total estimé pour LYDEC s’élève à 133 millions de dirhams. Cette infrastructure hydraulique permettra le transfert de deux volumes d’eau : 80 millions de mètres cubes annuellement lors de la première phase, puis 126 millions lors de la seconde.
Pour réduire les pertes d’eau, LYDEC a également lancé une initiative visant à améliorer le rendement et la performance de son réseau d’eau potable. Des mesures ont été prises pour limiter les fuites, notamment par l’augmentation de la capacité de détection des fuites et le renforcement des équipes avec un parc de 2200 détecteurs acoustiques fixes. LYDEC utilise des technologies de pointe comme la modulation de pression, la détection de fuites par gaz traceur, l’imagerie satellite et des capteurs immergés intelligents.
LYDEC a entrepris un large programme de recyclage des eaux usées, tant au niveau des installations d’épuration que pour l’irrigation des espaces verts. Une collaboration avec la commune de Mediouna a été établie pour utiliser les eaux traitées de la STEP, à hauteur de 500 mètres cubes par jour, pour l’arrosage des espaces verts locaux.
LYDEC offre également son expertise aux autorités pour le programme de recyclage des eaux usées traitées destinées à l’irrigation des espaces verts de Casablanca, y compris les terrains de golf. Parmi les zones bénéficiaires, on compte le parc de la Ligue arabe, le parc de l’AUDA, les zones végétalisées de l’autoroute urbaine de Casablanca, ainsi que les golfs d’Anfa et de Mohammedia et les terrains de football.