M. Amrani appelle à une refondation structurée et cohérente des instruments actuels de gouvernance internationale et de ses Institutions

M. Youssef Amrani, chargé de mission au Cabinet Royal a appelé, vendredi soir à Bruxelles, à une refondation structurée et cohérente des instruments actuels de gouvernance internationale et de ses Institutions.

Intervenant dans le cadre de la 12ème édition du Forum de Bruxelles, organisée par le German Marshall Fund’s of United States, aux côtés de M. James Steinberg, ancien Secrétaire d’Etat adjoint américain, du Dr Norbert Rottgen, Chef de la commission des affaires étrangères du Bundestag allemand et de M. Su GE, Président de l’Institut des études des relations internationales chinois, sur le thème : « La fin de l’Occident », M. Amrani, a précisé que «Sa Majesté le Roi Mohammed VI, a placé l’Afrique au cœur de la refondation globale de la gouvernance internationale, pour une meilleure légitimité et un meilleur partage des richesses crées en commun».

«Nous avons besoin d’une refondation globale, fondée sur le respect des spécificités de chaque pays, afin de corriger les défaillances des instruments actuels de gouvernance internationale et de ses Institutions (FMI, Banque Mondiale, OMC, ONU…) dans le cadre d’une approche intégrée et inclusive, susceptible de changer la donne, car le statu quo n’est plus tenable», a souligné M. Amrani.

Il s’agit pour M. Amrani d’ «une refondation structurée et cohérente qui s’inscrirait dans la continuité et non dans la rupture, où les pays africains s’affranchiraient de leur passé colonial, en confortant leur position en tant qu’interlocuteurs crédibles et incontournables, dans ce nouvel ordre qui se dessine « , relevant que «l’Afrique est une partie de la solution et non du problème, eu égard aux multiples ressources et potentialités, en termes de réservoirs de croissance et de productivité dont elle dispose».

Évoquant les développements récents sur les scènes régionale et internationale, marqués par les nombreuses incertitudes qui ont secoué certains fondamentaux de la géopolitique traditionnelle, M. Amrani a noté que, dans un monde de plus en plus interdépendant, «il est impératif de mettre en place un système de gouvernance des flux mondiaux plus durable, viable et moins inégalitaire, où l’élément humain occuperait une place centrale». Et d’ajouter que « la mondialisation ne peut réussir, que si elle s’oriente vers un modèle porteur de progrès pour tous et où les sociétés et les économies les plus vulnérables gagneraient plus, en subissant moins ».

Ce n’est qu’à cette condition, a-t-il fait remarquer que « nous pourrons réduire les sources de frustration des populations les plus vulnérables, lutter efficacement contre l’extrémisme et offrir à l’humanité une prospérité partagée et un monde apaisé».

Pour ce faire, a affirmé M. Amrani, «nous avons besoin de partenariats ciblés et structurés, qui puisent leur légitimité dans la fin de la domination avec la création en commun, de nouveaux modes opératoires en phase et en cohérence avec les priorités et les ambitions des pays du Sud, plus particulièrement et ce, dans le cadre d’une gouvernance renouvelée et un esprit de partage», rappelant dans ce contexte le discours de SM le Roi Mohammed VI à la 70 ème session de l’Assemblée Générale des Nations Unies, à New York en 2015 dans lequel le Souverain a affirmé que « la coopération internationale doit être en phase avec la nouvelle réalité internationale. Elle doit s’affranchir de l’héritage du passé, des calculs géopolitiques et des conditions rédhibitoires attachées à l’obtention d’un soutien ».

<li>Amrani a également mis l’accent sur «l’importance du dialogue interreligieux pour lutter contre les raccourcis obscurantistes et les amalgames inacceptables et injustes qui se développent en Occident, associant l’Islam à la violence et au terrorisme et ignorant les véritables valeurs de l’Islam qui prônent la paix, la tolérance et la coexistence entre les religions », notant que dans un monde marqué par des crispations identitaires profondes, « la coexistence entre les peuples et les religions est le meilleur moyen de lutter contre la propagation des idées extrémistes, la violence et ceux qui ont pris les cultures et les religions en otage ». Et de conclure que la voie à emprunter pour préserver les valeurs de notre humanité commune consiste à « se dresser contre le repli identitaire et à faire face à la pauvreté intellectuelle et à l’obscurantisme».

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