M. Azoulay : En abritant la 2è rencontre du Centre Abraham Zagouri sur le droit hébraïque marocain, l’espace »Bayt Al Dakira » en cours d’achèvement
En abritant la 2è rencontre scientifique du Centre d’étude et de recherche Abraham Zagouri sur le droit hébraïque marocain, l’espace »Bayt Al Dakira » (Maison de la Mémoire) en cours d’achèvement, a trouvé sa place, sa légitimité et sa voix, a souligné M. André Azoulay, Conseiller de Sa Majesté le Roi et président-fondateur de l’association Essaouira-Mogador.
« Après le lancement officiel du Centre Abraham Zagouri sur le droit hébraïque marocain, il y a quelques semaines dans la cité des alizés, nous venons de franchir aujourd’hui, un seuil important avec cette seconde rencontre tenue à « Bayt Al Dakira », alors que cet espace est encore en chantier en partie », a-t-il dit jeudi à Essaouira, lors de cette rencontre placée sous le thème « Anthologie du droit hébraïque marocain ».
M. Azoulay a dit toute sa joie et sa fierté que « c’est cette notion de droit et de justice qui soit la première pierre fondatrice de ce Complexe en cours d’achèvement, singulier et unique au monde, qui allie à la fois, spiritualité à travers la Synagogue restaurée de Simon Attias, l’histoire et la mémoire avec « Bayt Al Dakira », et la recherche et la rigueur scientifique, avec le Centre Haïm Zafrani d’études et de recherches sur les relations entre judaïsme et islam.
Il a mis en avant, dans ce sens, cette volonté commune de contextualiser ce droit et cette justice dans la longue durée, la longue histoire du Maroc, notant que « Bayt Al Dakira », et la ville d’Essaouira, enracinée dans son histoire et dans l’exceptionnelle richesse de « notre diversité à nous Marocains, est à la fois fière et confortée dans sa démarche ».
M. Azoulay, a tenu également à indiquer que cet espace porte la signature de « Barakat Mohammed », qui est le sceau d’Essaouira-Mogador, tel que posé par le Sultan Sidi Mohammed Ben Abdallah, qui avait, lui-même, signé de sa main dans une belle pierre des remparts de la cité des alizés.
« Pour nous, cette signature n’est pas une anecdote, nous l’avons protégée, et renouvelée, et elle est l’expression de cette présence apaisée, sereine, lumineuse, de nos deux spiritualités », a dit M. Azoulay.
>>Lire aussi :André Azoulay: Le Maroc est la boussole dont le monde a besoin pour consacrer une culture du vivre ensemble
Et de faire observer qu’in fine, c’est tout le Maroc uni et pluriel en général, et la ville d’Essaouira Mogador en particulier, qui emportent le flambeau et la marque de la paix, de la tolérance et du vivre-ensemble.
Après avoir mis en avant la richesse et la profondeur de l’œuvre scientifique et académique d’Abraham Zagouri, il s’est réjoui que la création du Centre Abraham Zagouri a traversé les océans et les continents, recueillant joie et admiration et ce, « malgré un quotidien qui est fait d’ailleurs, d’histoire marquée d’archaïsme et de caractère régressif ».
« En réalité, il y a une formidable attente sous toutes les latitudes pour plus de lumières« , a rappelé M. Azoulay, se félicitant que la ville d’Essaouira ait ce grand privilège de faire partir à partir de son sol, »ce rayon de lumière ».
Evoquant, par ailleurs, l’histoire des relations judaïsme-islam, M. Azoulay a fait part de cette volonté inébranlable de les lire comme « l’histoire des lumières », mettant en avant la pertinence de la démarche suivie, celle de fonder et d’ancrer le Centre de recherche Haïm Zafrani dans une « visite renouvelée et assainie de nos deux livres Saints, de la Bible et du Coran ».
A ce propos, il a émis le vœu de voir cette instance de recherche scientifique, une fois ses travaux lancés, »permettre de mettre en lumière ce qui est commun aux deux livres saints », déplorant le fait qu’un aspect a été « non seulement oublié, mais travesti, et très souvent trahi ».
« Nous serons étonnés quand les analyses seront faites, de voir combien ce qui est en partage dans nos deux spiritualités, est à la fois fondateur, et est d’une modernité dont on serait bien inspiré aujourd’hui de se souvenir », a-t-expliqué.
Après avoir souligné que la pédagogie demeure la meilleure façon de résister, il a conclu que « les défis auxquels nous sommes confrontés, et qui sont d’un autre âge aujourd’hui, n’ont pas d’autres réponses que l’éducation, le débat, la parole juste et celle partagée par le plus grand monde ».
Placée sous le signe « Maroc, terre de paix, de concorde et de tolérance », cette rencontre scientifique vient témoigner de la richesse d’une identité historique et socio-culturelle partagée depuis plus de deux millénaires, confortant, encore une fois, la place d’Essaouira en tant que « produit de cette particularité et pluralité » où, musulmans et juifs forment une seule communauté du destin.