M. Bourita plaide en faveur de l’harmonisation du travail entre l’UA et les CER pour réaliser l’intégration continentale
L’Union africaine (UA) et les Communautés économiques régionales (CER) doivent travailler dans la cohérence et la synergie pour parvenir à une intégration aboutie du Continent, a affirmé jeudi le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, M. Nasser Bourita.
Intervenant lors des travaux par visioconférence de la 38ème session ordinaire du Conseil exécutif de l’UA, le ministre a indiqué que la réalisation de la Communauté économique africaine (CEA), qui fut une aspiration des pères fondateurs de l’UA depuis 1963, devait être facilitée par la mise en place des huit CER.
Le Royaume du Maroc se félicite de la tenue de la 2è réunion annuelle de coordination entre l’UA, les CER, les Mécanismes régionaux (MR) et les États membres, qui est née de la volonté de lever les difficultés éventuelles liées à la coopération entre l’UA et les 8 CER, a-t-il ajouté. Le Traité d’Abuja de 1991 destiné à l’établissement de la CEA, ainsi que l’agenda 2063 qui esquisse les principaux objectifs continentaux, dont l’établissement de la Zone de libre échange continentale africaine (ZLECAF), trace la feuille de route pour parvenir à la réalisation de la CEA, a relevé M. Bourita, regrettant les manquements tant dans la coordination entre l’UA et les CER que dans le processus d’intégration africaine relevés dans le rapport de 2020 sur l’intégration régionale.
A cet égard, M. Bourita a estimé qu’il convient d’affirmer que les 8 CER reconnues par l’UA demeure les piliers indispensables à la réalisation de la CEA et que la division du travail entre l’UA, les CER, les MR, et les États membre et son application doivent s’inscrire dans l’esprit et la lettre de la réforme de l’UA, surtout pour ce qui est de la rationalisation du travail. L’objectif doit rester d’assurer l’efficacité et l’optimisation des ressources en évitant le chevauchement des mandats, a martelé le ministre, notant que les CER tout comme l’UA conservent leur statuts juridiques respectifs et la division du travail doit se faire sur une base collaborative volontaire en respect du protocole sur les relations UA-CER.
En tant que noyaux et piliers de l’intégration continentale, les CER doivent être renforcés, tout en apportant le soutien nécessaire aux CER qui accusent un retard dans le processus d’intégration, a souligné M. Bourita, arguant qu’une performance équilibrée des 8 CER permettra l’accélération d’une intégration harmonieuse du continent africain. L’appartenance à plusieurs CER ne va nullement à l’encontre de la réalisation de l’intégration régionale en leur sein, a-t-il précisé, assurant que « c’est précisément le contraire » puisqu’une appartenance multiple apporte autant de possibilités de favoriser l’émulation et le partage d’expériences.
Les CER constituant la zone tripartite de libre échange s’intégreront facilement dans la ZLECAF, qui est un pas décisif en faveur de la réalisation de la CEA, a fait observer le ministre, relevant que la tenue du 13è sommet extraordinaire sur la ZLECAF a permis de donner l’élan nécessaire à la réalisation effective de la zone, qui a connu le 1er janvier 2021 son entrée en vigueur effective. Le Royaume du Maroc se félicite de cette réalisation et de l’adoption de la déclaration de Johannesburg qui a sanctionné ledit sommet, a-t-il dit. Enfin, si la pandémie du coronavirus est à même de freiner l’intégration régionale en Afrique et au sein des CER, « ils nous appartient de travailler ensemble pour ériger la solidarité africaine contre la Covid-19 en levier de l’intégration régionale », a conclu M. Bourita.
( Avec MAP )