M. Mezouar appelle à réorienter les réflexes monétaires vers des dimensions climatiques
Le président de la Conférence de Marrakech de 2016 sur les changements climatiques (COP22), Salaheddine Mezouar a plaidé, mercredi à Rabat, pour la réorientation des réflexes monétaires vers des dimensions environnementales et climatiques.
« Ce n’est pas l’argent qui manque, mais la réorientation de cet argent vers là où il devrait aller », a affirmé M. Mezouar dans une allocution à l’ouverture du 5ème forum du Comité permanent des finances relatif à la mobilisation des financements pour les infrastructures résilientes, appelant à réorienter les réflexes monétaires de sorte à prendre en compte les dimensions climatiques dans les réglementations de l’État et les politiques publiques et à intégrer la dimension environnementale dans tous les investissements privés.
Le président de la COP22 a également relevé que « les acteurs ne se sont pas encore mis d’accord sur une définition « unanime de la finance climatique« , invitant l’ensemble des États à assumer leurs responsabilités afin de mettre en œuvre leurs engagements climatiques et d’assurer la continuité de la dynamique mondiale entreprise lors de la Conférence de Marrakech. M. Mezouar a aussi souligné que l’Afrique est un continent qui « se renouvelle« , soulignant la nécessité de respecter les normes environnementales au cours de cette évolution, en prenant compte des dimensions environnementales dans tous les investissement réalisés. Il a également précisé que le Maroc, qui a été mandaté pour avancer sur les questions relatives à la finance-climat aussi bien qu’au renforcement des capacités dans ce domaine, reste mobilisé à accompagner les pays africains dans cette dynamique et à engager davantage d’acteurs dans les logiques de partenariats publics-privés en faveur des investissements respectueux de l’environnement.
M. Mezouar a par la même adressé une pensée collective aux populations qui souffrent aujourd’hui des phénomènes naturels qui résultent du changement climatique, notamment celles des îles des Caraïbes, rappelant que les États insulaires sont les plus menacés par les changements climatiques.
Pour sa part, la coprésidente du Comité permanent des finances de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC), Bernarditas de Castro Muller, a expliqué que ce forum vise à sensibiliser les participants sur l’importance de la mobilisation des financements pour les infrastructures résilientes au climat et à accélérer le processus de mobilisation de ses fonds.
Mme Muller a aussi souligné que ce forum constitue une occasion propice pou faciliter le dialogue entre les différents acteurs et institutions engagés pour l’intégration de la dimension climatique et environnementale dans les investissements publics-privés, échanger les expériences et les leçons apprises et débattre des lacunes et insuffisances.
Initié du 6 au 7 septembre par le secrétariat de la Convention cadre des Nations-Unies sur les changements climatiques (CNUCC), en partenariat avec le Secrétariat d’État chargé du développement durable, ce forum connaîtra l’organisation de plusieurs séances plénières, des tables rondes ainsi que des séances de groupes de travail.
Réunissant des représentants des départements ministériels concernés, des organisateurs de l’ONU, des bailleurs de fonds, des organisations non gouvernementales ainsi que des instituts de la recherche scientifique, cette rencontre a pour objectif d’informer les participants et les parties prenantes de la manière dont le pays, le secteur privé et les institutions financières peuvent mobiliser des financements pour les infrastructures résilientes au climat et leur fournir les outils pratiques et les méthodologies à adopter afin d’accélérer le processus de mobilisation de ces fonds.