M. Tamek : La 2è phase du Programme d’appui à la mise en œuvre de la stratégie de la DGAPR « s’avère plus globale et se veut opérationnelle
La seconde phase du Programme d’appui à la mise en œuvre de la stratégie de la Délégation générale de l’administration pénitentiaire et à la réinsertion (DGAPR), dans le cadre de la réforme du système carcéral, « s’avère plus globale et se veut opérationnelle », a indiqué, mercredi à Rabat, le délégué général à l’Administration pénitentiaire et à la réinsertion, Mohamed Salah Tamek.
Cette phase, qui s’étale sur 3 années (2017-2020), s’inscrit, à la fois, dans la continuité du processus, en renforçant les acquis de la phase précédente, et dans la mise en place de nouveaux chantiers innovateurs dédiés aux détenus, en matière de réintégration sociale et économique, a affirmé M. Tamek lors d’une rencontre des Partenaires sur le lancement de la 2-ème phase du Programme d’appui à la mise en œuvre de la stratégie de la DGAPR initié par le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD).
Mettant l’amélioration du service pénitentiaire comme objectif principal, le programme de cette 2-ème étape est planifié selon 4 principaux axes, a-t-il expliqué, notant que le premier est lié à la réintégration sociale visant l’amélioration de l’accès des détenus aux services sociaux (scolarisation, formation, lien social, activités sportives et culturelles), tandis que le 2-ème porte sur la réinsertion économique par le biais de la formation professionnelle qualifiante et la mise en place des unités de production au profit des détenus.
Le 3-ème repose, quant à lui, sur le renforcement des compétences du personnel de la DGAPR, par la formation et l’ancrage de bonnes pratiques, visant à opérationnaliser cette stratégie ambitieuse, alors que le 4-ème vise l’intégration transversale des principes d’équité et de bonne gouvernance (environnement, genre, la gestion axée sur les résultats).
« Tels sont les chantiers que cette nouvelle phase compte mettre en place pour faire de la pratique pénitentiaire marocaine un modèle inspirateur à partager, en parfaite cohérence et complémentarité avec l’ensemble des programmes de la DGAPR, et en harmonisation effective avec les bonnes pratiques internationales », a souligné M. Tamek.
Évoquant la 1-ère phase, qui vient d’être achevée, le délégué général a indiqué qu’elle a bénéficié d’un financement du gouvernement du Japon, avec comme objectif d’appuyer la réforme du système pénitentiaire dans le domaine de la réinsertion des détenus et, en particulier, à promouvoir la tolérance au sein des prisons.
« Elle trouve son utilité et sa pertinence dans sa contribution concrète aux défis et aux impératifs posés avec acuité à la société d’aujourd’hui qui lutte contre la propagation de l’extrémisme violent », a-t-il soutenu, soulignant que les actions mises en œuvre lors de cette 1-ere phase ont permis d’accompagner les détenus, de développant leur compétence pour leur permettre de générer des revenus à travers des emplois fiables, de les faire bénéficier d’une réinsertion harmonieuse au sein de la société et de faciliter leur participation dans des débats et activités constructifs avec les conseillers religieux, sur l’effet destructeur du discours radical, en collaboration avec la Rabita Mohammadia des Oulémas.
Ce projet a également permis la rédaction d’une ébauche d’un plan d’action pour promouvoir la tolérance et lutter contre la radicalisation en milieu carcéral au Maroc, a noté M. Tamek.
Pour sa part, le coordonnateur résident des Nations Unies et représentant résident du PNUD, Philippe Poinsot a affirmé que le Maroc possède un réel savoir-faire en matière de réinsertion sociale, relevant que le PNUD « se propose de l’accompagner dans ce travail de partage et d’échange de bonnes pratiques pour qu’il puisse innover davantage dans ce domaine ».
« C’est donc un privilège pour nous que de continuer à accompagner la stratégie 2016-2018 de la DGAPR, qui a la volonté de veiller au traitement humain des détenus et à leur accès à leurs droits, conformément aux principes des conventions internationales et en particulier des règles minima de l’ONU pour le traitement des détenus, dites règles Nelson Mandela », a-t-il expliqué.
M. Poinsot a aussi fait savoir que le soutien apporté au déploiement de cet Agenda 2030 est une priorité absolue pour l’ONU en général et pour le PNUD en particulier. « Il s’agit également d’un projet qui, en abordant la promotion de la tolérance en milieu carcéral, relève plus largement de la prévention de l’extrémisme violent, qui est une problématique de développement concernant la société dans son ensemble », a précisé le responsable onusien.
« Cette nouvelle phase qui s’ouvre apparaît cruciale et particulièrement intéressante, car elle offre de nouvelles perspectives visant l’ouverture des opportunités de développement de partenariat entre la DGAPR et les institutions de coopération internationale, l’accompagnement de la stratégie globale de la Délégation et l’introduction des activités innovantes en faveur de l’insertion des détenus, entre autres », a-t-il conclu.
Pour sa part, l’ambassadeur du Japon au Maroc, Takuji Hanatani a salué la réussite de la mise en œuvre de la première phase de ce programme, qui a bénéficié du financement du gouvernement du Japon en vue de promouvoir les réformes du système pénitentiaire au Maroc dans le cadre de la stratégie de la DGAPR.
« Dans la 1-ère phase, quatre objectifs ont été atteints, notamment l’élaboration d’un plan d’action, la promotion de l’esprit de tolérance dans les établissements pénitentiaires marocains, le renforcement des capacités afin de promouvoir la tolérance et l’amélioration des compétences des détenus, afin d’assurer leur intégration socio-économique », a-t-il indiqué.
M. Hanatani a, de même, relevé qu’en plus des multiples programmes bilatéraux, ce projet a été « spécialement unique en son genre », du moment où il s’est focalisé sur la promotion de l’esprit de tolérance, en vue de permettre aux détenus de s’assurer des emplois, de développer leurs capacités socio-économiques pour réintégrer la société et de générer des revenus.
Cette rencontre, à laquelle ont pris part, notamment, des ambassadeurs, des directeurs d’agences de coopération et des représentants des institutions publiques et privées, a été l’occasion de dresser le bilan des réalisations du programme, marquant ainsi la clôture de sa 1-ère phase et le lancement officiel de la seconde.