Manifestation des taxis contre les prélèvements sociaux et la concurrence des VTC

Les artères de Casablanca connaissent ces derniers jours une effervescence marquée par un mouvement de protestation des chauffeurs de taxi. En cause, une colère qui gronde parmi les professionnels du secteur, exacerbée par des contraintes financières et concurrentielles.

Ce jeudi, les syndicats représentant les taxis ont organisé une nouvelle action de contestation devant la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS), dénonçant des prélèvements qu’ils jugent injustes et lourds à supporter.
À la tête de cette fronde, le secrétariat général local du secteur des taxis de la province de Nouaceur a exprimé, au micro des médias présents, son indignation face à ce qu’il considère comme des « déséquilibres » imputables à la CNSS. Il évoque notamment la charge que représentent pour les chauffeurs de taxi des montants de cotisations pouvant atteindre les 6 000 à 7 000 dirhams. Cette charge s’ajoute à leurs obligations existantes, englobant à la fois les cotisations standards et celles imposées par la carte professionnelle, condition sine qua non pour exercer.

Dans le discours des manifestants, une autre préoccupation émerge clairement : l’augmentation continue du prix de l’essence. Un véritable casse-tête pour les chauffeurs de taxi, dont les revenus sont plombés par cette hausse constante, augmentant ainsi la pression économique sur ce corps professionnel. Ces professionnels se retrouvent alors à jongler entre les coûts d’exploitation toujours plus élevés et une régulation qu’ils perçoivent comme de plus en plus étouffante.

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En parallèle, les chauffeurs de taxi s’insurgent contre la concurrence représentée par les chauffeurs de véhicules de tourisme avec chauffeur (VTC). Cette concurrence, qualifiée d’« exacerbée » par certains leaders syndicaux, est perçue comme un camouflet supplémentaire dans leur lutte pour la survie économique. Les taxis pointent du doigt une régulation jugée insuffisante et appellent à des mesures plus sévères pour encadrer l’activité des VTC, estimant qu’au point culminant de cette rivalité, la sécurité des usagers pourrait être compromise.

Les organisations syndicales du secteur des taxis multiplient les appels à l’action auprès des autorités compétentes, exhortant celles-ci à réagir face à leurs revendications. Le secrétariat général a ainsi fait part de l’espoir qu’une interaction positive avec les instances décisionnaires permette de faire émerger des solutions concrètes aux multiples problématiques rencontrées par les chauffeurs.

Face à cette montée de tensions, le ministère des Transports et de la Logistique, Mohamed Abdeljalil, est sommé de répondre aux cris d’alarme des chauffeurs de taxi. Depuis son investiture, Abdeljalil a affiché sa volonté de réguler l’activité des VTC, mais, aux yeux des chauffeurs de taxi, cela ne saurait suffire sans une action concertée adressant le spectre plus large des problèmes sociaux et économiques auxquels fait face leur profession.

Aujourd’hui, le dialogue social s’annonce complexe et déterminant pour l’avenir du secteur du transport urbain à Casablanca. Les chauffeurs de taxi, galvanisés par un sentiment d’injustice, semblent déterminés à poursuivre leur combat jusqu’à l’obtention de mesures tangibles. Une escalade des actions de protestation n’est d’ailleurs pas exclue si les discussions n’aboutissent pas à des résultats concrets dans les prochaines semaines.

Ainsi, la grogne sociale à Casablanca ne semble pas vouloir faiblir. La balle est désormais dans le camp des autorités, dont les réactions sont scrutées par toute une profession sur le pied de guerre, en quête de reconnaissance et d’équité.

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