Manifestations en France : Amnesty dénonce le recours excessif à la force
Depuis janvier 2023, des manifestations ont lieu partout en France dans le cadre du mouvement social d’opposition au projet de réforme des retraites du gouvernement. Dans son dernier rapport publié le mardi 28 mars, Amnesty International alerte sur le recours excessif à la force et aux arrestations abusives, signalé dans plusieurs médias.
Dans son rapport publié hier, Amnesty International dénonce l’utilisation abusive des matraques surtout après la mobilisation du 19 janvier où un manifestant a dû être amputé d’un testicule après avoir reçu un coup de matraque à l’entrejambe. Pourtant, « il ne présentait aucun danger », précise le rapport. D’autres utilisations abusives des matraques ont été signalées, fait remarqué Amnesty.
L’ONG de protection des droits de l’hommes rappel que « l‘usage des matraques ne doit jamais être utilisées sur des personnes pacifiques, déjà maîtrisées ou en train de se disperser. »
Concernant l’utilisation abusive des lacrymogènes, Amnesty cite plusieurs médias français qui ont documenté le recours à des gaz lacrymogènes projetés directement sur des manifestants pacifiques pour disperser les manifestations sans systématiquement de possibilité de dispersion, et dans des quantités importantes.
L’ONG rappelle aux autorités françaises que les gaz lacrymogènes peuvent être utilisés que dans des situations de violence généralisée et que quand il y a la possibilité de se disperser. « Les gaz lacrymogènes ne peuvent jamais être tirés directement vers des personnes. », insiste-t-elle.
Par ailleurs, il est noté l’utilisation abusive de grenades de désencerclement lors de la manifestation du 11 mars, une lycéenne de 15 ans aurait été grièvement blessée au visage, après avoir été touchée par une grenade de désencerclement selon Mediapart.
Au vu de la dangerosité de ces armes dont les projectiles, Amnesty relève qu’elles frappent de façon aléatoire les personnes, et demande aux autorités françaises l’interdiction de l’utilisation des grenades de désencerclement.
Arrestations abusives
Le 16 mars, 292 personnes ont été interpellées et mises en garde à vue durant la manifestation Place de la concorde. 283 d’entre elles sont ressorties libres. A partir de ces faits, Amnesty note que les arrestations et gardes à vue abusives sont des atteintes sérieuses au droit de manifester.
Depuis plusieurs années, Amnesty documente l’utilisation de lois trop vagues ou contraires au droit international pour arrêter, parfois poursuivre des manifestants pacifiques. Ainsi, l’ONG demande aux autorités françaises de fournir un cadre législatif protecteur du droit de manifester.
Alors que de nouvelles manifestations sont attendues dans toute la France elle rappelle que les autorités françaises doivent veiller à ce que le droit de manifester soit respecté et garanti et doivent assurer la sécurité des manifestants en évitant de recourir à une force excessive.