Manifestations en Inde: Le Premier ministre appelle à ne pas céder aux rumeurs
Le Premier ministre indien, Narendra Modi, a appelé lundi les citoyens à ne pas céder aux rumeurs et à la désinformation autour de la nouvelle loi sur la citoyenneté (CAA) et du Registre national des citoyens (NRC), deux mesures ayant déclenché de grandes manifestations à travers le pays.
S’exprimant devant des milliers de ses partisans à New Delhi, M. Modi a déclaré que les partis d’opposition « répandaient des rumeurs selon lesquelles tous les musulmans seraient envoyés dans les centres de détention ».
« Aucun musulman n’est envoyé dans les centres de détention ni aucun centre de détention dans le pays », a souligné M. Modi lors d’un discours public.
Le chef de gouvernement a assuré aux musulmans indiens qu’ils « n’ont pas à s’inquiéter » et affirmé qu’aucune discussion n’est en cours pour mettre en place à l’échelle de l’Inde un « registre national des citoyens » (NRC), dispositif controversé qui demande aux résidents indiens de prouver leur citoyenneté.
Pour être inscrit au NRC, il fallait pouvoir prouver que sa présence ou celle de sa famille était antérieure à 1971, année où des millions de personnes majoritairement de confessions musulmanes s’étaient réfugiées dans cet Etat en provenance du Bangladesh en pleine guerre d’indépendance.
Le gouvernement indien a publié lundi dans les journaux nationaux de grands encarts présentant les « faits » du Citizenship Amendment Act, la législation incriminée, expliquant qu’il ne concerne pas les quelque 200 millions de musulmans indiens.
Le NRC s’est soldée par l’exclusion de près de deux millions de personnes de la nationalité indienne dans l’Assam, un Etat où les questions religieuses et ethniques demeurent sensibles.
Par ailleurs, la CAA, adoptée par le Parlement le 11 décembre, facilite l’attribution de la nationalité indienne aux réfugiés de trois pays voisins, sauf pour ceux de confession musulmane. Ses opposants la jugent discriminatoire et contraire à la Constitution indienne, ce que le gouvernement dément.
La mobilisation contre cette loi fait rage depuis près de deux semaines et a déjà fait au moins 26 morts, lors de confrontations entre manifestants et forces de l’ordre.