Marco Rubio parviendra-t-il à réduire l’influence de l’Algérie dans la région ?
Depuis plusieurs années, l’Algérie s’enlise dans une stratégie de déstabilisation régionale qui lui vaut une condamnation unanime sur la scène internationale. Tandis que les avertissements des autorités américaines et les rapports internationaux se multiplient, la nouvelle administration de Donald Trump va à coup sûr imposer des sanctions au régime algérien, pointant du doigt ses soutiens présumés aux groupes terroristes au Sahel, aux miliciens du Polisario, et récemment, aux rebelles pro-kurdes hostiles au président turc Recep Tayyip Erdogan.
L’administration Trump, avec Marco Rubio pressenti comme futur secrétaire d’État, semble déterminée à adopter une position ferme contre le régime d’Alger. Déjà en 2023, Rubio, alors sénateur de Floride, avait exhorté le gouvernement américain à appliquer des sanctions contre l’Algérie en vertu de la loi CAATSA (Countering America’s Adversaries Through Sanctions Act). Cette législation cible les nations collaborant avec des puissances jugées hostiles aux Etats. L’Algérie, principal importateur d’armements en Afrique, alimente indirectement la guerre en Ukraine, un point dénoncé à plusieurs reprises par les instances américaines et européennes.
À cela s’ajoutent les accusations de soutien aux groupes armés déstabilisateurs. Les liens entre le régime algérien et les miliciens du Polisario sont bien documentés, les transformant en acteurs instrumentalisés pour les intérêts géopolitiques d’Alger dans la région. Plus récemment, des rapports ont révélé une aide logistique et financière fournie par l’Algérie à des groupes kurdes opposés à Ankara, attisant davantage les tensions avec la Turquie.
Cette politique de soutien à des factions militarisées, combinée à un manque de transparence diplomatique, a précipité l’isolement de l’Algérie sur la scène internationale. Alors que des pays comme le Maroc se positionnent comme des acteurs de stabilité et des partenaires économiques fiables, Alger peine à redorer son image. En Afrique, son influence s’érode face à la montée en puissance marocaine, notamment grâce à la reconnaissance internationale de la souveraineté du Maroc sur le Sahara et à sa participation active aux initiatives de paix et de développement.
Lire aussi : (Diaporama) Algérie – Niger : des migrants violentés et expulsés en plein milieu du désert
La diplomatie algérienne, longtemps perçue comme proactive dans le mouvement des Non-Alignés, semble aujourd’hui dépassée par des choix stratégiques controversés. Les avertissements des États-Unis, accompagnés de potentielles sanctions économiques et militaires, risquent d’aggraver encore sa situation.
Le Maroc, modèle de stabilité et partenaire privilégié
Face au contraste flagrant entre les deux nations, Marco Rubio n’a pas manqué de saluer les avancées du Maroc lors de son audition devant le Sénat pour sa confirmation au poste de secrétaire d’État. Il a particulièrement souligné la contribution du Royaume à la lutte contre le terrorisme, son développement économique exemplaire, ainsi que les fruits de sa coopération bilatérale avec les États-Unis, renforcée par les Accords d’Abraham.
« Si vous regardez vers l’ouest de l’Afrique, il y a de réelles opportunités, pas seulement sur le plan de la lutte anti-terroriste, mais aussi sur le développement économique. Je pense au Maroc, où nous avons observé de nombreux progrès, grâce aux Accords d’Abraham mais aussi à une relation bilatérale qui ne cesse de se développer », a déclaré Rubio.
Le Maroc apparaît ainsi comme un exemple de réussite en matière de stabilité régionale, contrastant fortement avec la situation algérienne. Grâce à ses investissements dans les infrastructures, son ouverture aux partenariats internationaux et son rôle actif dans les initiatives de paix en Afrique, le royaume s’impose comme un allié stratégique pour les États-Unis et leurs partenaires.
Pour l’Algérie, les défis s’accumulent. Ses relations tendues avec des acteurs majeurs comme les États-Unis, la Turquie et même certains de ses voisins africains, combinées à une économie dépendante des hydrocarbures, compliquent toute tentative de redressement. Si des sanctions américaines venaient à être mises en œuvre, elles pourraient exacerber une crise économique déjà latente et fragiliser davantage le régime.