Mardis du Tourisme : Marketing digital et tourisme au cœur du débat
Au Maroc, pays largement connu par ses richesses touristiques, le Marketing Digital fut le centre d’intérêt des professionnels de ce secteur, fortement impacté par la crise de la Covid-19. Dans ce sens, Premiuim travel News a organisé la 25ème édition des Mardis du Tourisme, pour débattre du « Marketing Digital : le nerf de la guerre pour le tourisme ? ».
Cette conférence en ligne, organisée le 16 février 2021, a connu la participation de Réda Taleb, Secrétaire Général de La French Tech & CEO de Officium ainsi qu’Anouar Sabri, Fondateur de l’Association les Impériales, qui ont partagé leurs expériences et connaissances dans le domaine du Marketing Digital.
La visioconférence a été modérée, conjointement, par Othmane Cherif Alami, Fondateur de Premium Travel News & Expert en Tourisme et Bouchra Taibi, Coordinatrice Scientifique des mardis du Tourisme.
Le Marketing Digital comme catalyseur du secteur touristique.
Le tourisme est en tête des activités les plus touchées par la pandémie. Aujourd’hui, le digital semble être le moyen idéal pour dépasser cette crise et rénover le secteur. Selon Alami « l’avenir très proche du tourisme c’est les plateformes numérique ». En effet, la mise en œuvre d’une stratégie Marketing digital permettra d’améliorer la visibilité des différentes destinations au Maroc.
La digitalisation du secteur touristique jouera un rôle important et vital dans la croissance économique. « Pour les TPE et PME, les technologies numériques sont les sésames qui leur donnent accès à un marché mondial résolument connecté », a indiqué Cherif Alami, soulignant que « les chiffres mondiaux du tourisme montrent une résilience et une croissance vertueuse, et malgré les incidents, faillites et pertes durant les années 2020 et 2021 pour la plupart des pays, la reprise post-covid va inaugurer une forte relance de ce secteur ».
Digital, ce qu’en disent les chiffres
Les entreprises au Maroc commencent à prendre conscience de l’importance de la mise en place d’une stratégie digitale, et plus particulièrement les opérateurs touristiques. Cela peut se faire, selon Reda Taleb à travers une étude de marché pour comprendre les besoins et la cible avant de développer une offre et communiquer autour. Malgré les efforts menés pour améliorer le processus de digitalisation « le Maroc est toujours en retard », a-t-il signalé notant qu’il a encore des défis à relever notamment le défis réglementaires (signature électronique), le défis technologies (manque d’infrastructures) et le défis humains (manque de compétences numériques).
Par ailleurs, d’après les résultats d’une enquête, dévoilés par Taleb « 40% des dirigeants d’entreprises ont indiqué qu’ils ont des projets digitaux déjà installés et suivis par la direction générale, 30% ont des projets en cours, 21,5% d’entreprises qui disent que ce n’est pas pour nous ». Cela dit que la digitalisation ne concerne que les entreprises qui ont les moyens financiers, matériels et humains pour réussir cette transition.
Pour sa part, Sabri a indiqué que le Marketing digital a révélé l’importance du Data pour le métier, qui comprend non seulement le web mais également, le e-mailing, le référencement, les publicités en ligne, l’affiliation commerciale, le marketing des RS, le marketing mobile,… « L’un des indicateurs d’évolution du pays est l’Open Data. Aujourd’hui le Maroc est en 62e rang mondial dans l’Open Data », a-t-il rappelé.
La « faible référence à la marocanité » dans la communication et les « mentions de consommation » (la mention 100% marocain et Made in Morocco) ont engendré, en effet, un retard qui peut coûter cher pour les professionnels nationaux.
Faut-il penser à un fonds d’investissement touristique digital ?
D’après une étude présentée par Sabri, le secteur du tourisme a une faible représentation dans l’investissement global marocain. « Il est passé de 4,2% en 2014 et 2017 à 2 % entre 2019 et 2020 », a-t-il noté.
De son coté, Alami a noté que « l’ensemble des opérateurs du secteur du tourisme sont segmenté en plusieurs parties, notamment les destinations management Company et les spécialistes de la destination marocaine, les agences spécialisées dans le tourisme d’affaires,… ». En ce qui concerne le Marketing digital, il a indiqué qu’il est faiblement « actif », en raison de « la technologie et le financement de la technologie ». « L’idée du Data est très intéressante mais l’acquisition d’une open data coute très cher pour le secteur », a-t-il poursuivi.
Par ailleurs, pour booster ce secteur, Taleb a proposé ses bonnes pratiques, à savoir : être capable d’avoir accès aux offres touristiques, réadapter notre stratégie marketing pour repositionner de l’offre et améliorer l’animation sur les réseaux sociaux.
Malheureusement, cela ne suffit pas. Selon Cherif Alami, il faut militer pour un fonds d’investissement touristique digital, qui permettra de financer les besoins numériques du fonctionnement des entreprises.
L’expérience des clients touristes au Maroc a été remise en question par le digital. Ce dernier a transformé toutes les activités touristiques, qui ont devenu aujourd’hui accessibles sur internet, passant de l’inspiration et de la réservation jusqu’à la fidélisation.
En effet, le Marketing et le digital, ainsi que la crise pandémique, ont créé une nouvelle forme du tourisme, qui est le tourisme digital, appelé également e-tourisme ou tourisme 2.0. Cette transformation a entrainé des changements au niveau de la vision touristique, et a donné accès à de nouveaux acteurs comme les « vlogeurs » et les influenceurs.
Cette forme a également impacté les utilisations des outils digitaux pour planifier et gérer nos voyages et c’est ici qu’il apparaît le rôle majeur que peut jouer le marketing pour améliorer l’expérience client.