Marhaba 2022 : L’inflation s’invite aux difficultés des MRE
Avec le début des vacances d’été, qui coïncident avec l’Aïd Al-Adha cette année, de nombreuses familles vivant à l’étranger veulent retourner dans leur patrie après deux ans de crise sanitaire et célébrer cette occasion avec leurs familles. Cependant, ce vœu semble compliqué en raison de la montée en flèche des prix des billets, en particulier pour les voyages en avion.
Depuis l’éclatement de la guerre en Ukraine, la capacité aérienne très limitée représente un double coup dur pour les expéditeurs. Avec l’espace aérien au-dessus de l’Ukraine fermé aux vols civils et les compagnies aériennes évitant l’espace aérien russe, les taux de fret aérien augmentent, selon les entreprises.
Des flambées record des prix du pétrole aggraveront les perspectives déjà mauvaises pour les transporteurs à mesure que les coûts du carburant augmenteront, a déclaré le FMI, qui ajoute qu’une récession est possible en 2023. « Nous sommes confrontés à des arriérés et des retards records tout en connaissant certains des prix les plus élevés jamais enregistrés pour le transport et au-delà. », note le FMI
Les prix du pétrole augmentent depuis des semaines et atteignent des niveaux records.
Dans ce contexte, de nombreux Marocains vivant à l’étranger (MRE) ont eu du mal à venir au Maroc pour les vacances d’été cette année, compte tenu des prix élevés à tous les niveaux. Les billets, l’épicerie et la liste est longue. Cependant, les difficultés rencontrées par certains groupes de Marocains vont encore plus loin. Par exemple, les personnes sans carnet de vaccination ou les enfants de plus de 12 ans doivent passer un test PCR pour entrer dans le Royaume.
Au Parlement, Imane Lamaoui, membre du parti Authenticité et Modernité (PAM), a rendu compte de ces difficultés dont souffrent ces MRE, déclarant que de nombreuses familles marocaines « ne peuvent pas faire le voyage cette année en raison de dépenses excessives ».
En plus du coût élevé des billets de voyage et du transport, la député a ajouté qu’«il existe des familles MRE composées de plusieurs membres et sont obligées de subir un test PCR Covid 19, ce qui augmente sans aucun doute le fardeau de ces familles par le biais de dépenses imprévues supplémentaires ».
Dans une question adressée au ministre du Tourisme, la parlementaire du PAM s’est enquise des mesures que le ministère entend prendre pour réduire les prix élevés des billets en faveur du MRE.
Imane Lamaoui, parlementaire de la région de Draa-Tafilalet, a souligné dans une déclaration à Hespress que cette augmentation des prix affecterait le secteur du tourisme car elle découragerait de nombreuses personnes de rentrer chez elles, en particulier compte tenu des offres touristiques européennes plus attrayantes.
« À titre d’exemple, je prends les habitants du sud-est du Maroc, que je représente. Il n’y a guère de famille qui n’attende pas un ou plusieurs parents de la diaspora. Cependant, cette augmentation des prix des billets les dissuadera de revenir », a-t-elle déclaré, notant que « dans ces conditions économiques que connaît le pays, nous devons de toute urgence faciliter les déplacements de notre communauté, qui a prouvé sa persévérance et son aide à son pays, en particulier pendant la crise sanitaire du Covid-19 ».
Pour sa part, Zoubir Bouhouth, expert dans le domaine du tourisme, a expliqué que cette période de l’année est considérée comme une phase de pointe dans laquelle la demande double par rapport aux jours normaux, ajoutant que cette année coïncide avec le dépassement de la pandémie qui a empêché de nombreux MRE de visiter leur pays.
Le chercheur en tourisme a expliqué à Hespress que cette période coïncide également avec la découverte de problèmes avec un certain nombre de compagnies aériennes ce qui affecte actuellement le processus de transport.
Bouhout a estimé que les mesures prises par le Maroc, telles que la fourniture de 6 millions de sièges, les remises et la facilitation des paiements, ainsi que les accords signés entre l’Office marocain du tourisme (ONMT) et un groupe de compagnies aériennes à bas prix pour augmenter le nombre de sièges vers le Maroc, restent faibles comptes tenus de la demande croissante au cours de cette période.
Enfin, il a souligné que le recours au programme, dont le roi Mohammed VI a ordonné la mise en œuvre l’année dernière pour faciliter le retour de MRE au Maroc, pendant les vacances d’été, reste le dernier recours, compte tenu de l’incapacité du gouvernement à faire face aux prix élevés des billets.