Le Maroc a entrepris depuis des décennies une politique audacieuse de lutte contre le trafic de drogue
Le Maroc a entrepris depuis des décennies une politique courageuse de contrôle des drogues qui permet, de plus en plus, au niveau de toutes ses frontières le démantèlement de réseaux, l’arrestation de trafiquants de drogues, la répression de la consommation illicite ainsi que la mise en place de mesures de protection, a affirmé mercredi à Vienne l’ambassadeur du Maroc en Autriche, Lotfi Bouchaara.
Dans son intervention à l’ouverture des travaux de la session de reprise de la 59ème session de la commission des stupéfiants relevant de l’Office des Nations-Unis contre la drogue et le crime (ONUDC), consacrée à l’évaluation des recommandations adoptées lors de la session spéciale de l’Assemblée Générale des Nations-Unis, UNGASS 2016, tenue en avril dernier à New York, le diplomate marocain a mis en avant, à ce propos, l’objectif de la création de la Commission Nationale des Stupéfiants ainsi que l’élaboration d’une stratégie nationale pour la lutte anti-drogue visant à répondre aux recommandations des Nations Unies et de ses organismes.
Et d’expliquer qu’il s’agit d’une stratégie globale et multidimensionnelle basée sur un processus durable de lutte contre la drogue et toutes les formes d’addiction, prévoyant des mesures d’appoint qui portent notamment sur une approche sanitaire et sociale du problème de la drogue, le renforcement du cadre normatif, la réduction des superficies dédiées à la culture du cannabis dans la perspective de leur éradication définitive, la mise en place de programmes de développement alternatif, l’implication des acteurs de la société civile dans l’action de sensibilisation et de prévention ou encore le renforcement de la coopération régionale et internationale.
Un effort considérable qui confirme, si besoin est, l’engagement résolu du Royaume du Maroc dans sa lutte acharnée contre la production, le trafic et la consommation de la drogue et ce, dans le respect des exigences de l’Etat de droit et conformément aux normes édictées par l’ONUDC, a souligné M. Bouchaara qui représente également le Maroc en Slovaquie et en Slovénie et aussi auprès des organisations internationales basées à Vienne.
Le Maroc, de par sa position géographique, est également confronté en permanence au fléau du trafic de drogue aggravé ces dernières années par l’interconnexion avec des activités d’organisations criminelles transnationales, a-t-il relevé, notant que les enjeux liés à la situation sécuritaire dans la zone sahélo-saharienne interpellent plus que jamais la communauté internationale.
Et pour cause, le développement des activités de la contrebande en tout genre, le blanchiment d’argent, l’immigration illégale et les trafics d’armes et de drogues, constituent autant de facteurs constitutifs d’un terreau fertile pour le crime transnational organisé et le terrorisme, a-t-il mis en garde, indiquant que le Maroc fait état de saisies réguliers, ces dernières semaines, de drogues dures au niveau de ses frontières du sud avec l’arrestation de bandes criminelles, terroristes et séparatistes alimentant leurs activités par le trafic de drogue.
Et d’évoquer tout particulièrement d’autres enjeux frontaliers comme c’est le cas du trafic de substances psychotropes acheminées via les frontières du Maroc et qui font l’objet de saisies régulières par les autorités policières et frontalières marocaines, lesquelles substances représentent un fléau ravageur pour la jeunesse.
Tout en notant que l’adoption du document final de l’UNGASS 2016 constitue une feuille de route claire et précise pour les Etats membres, il a fait savoir que le Maroc qui a soutenu l’adoption de ce document, a toujours plaidé pour la nécessité d’une démarche globale en vue d’éliminer les cultures illicites de stupéfiants, conformément au plan d’action sur la coopération internationale pour l’élimination des cultures de plantes servant à fabriquer des drogues illicites.
Il a aussi signalé que les efforts du Maroc contre le trafic de drogue à maintes fois salué par l’ONUDC et l’OICS (organe international de contrôle des stupéfiants), ont permis de réduire de 65 pc la superficie des cultures de cannabis. Mais compte tenu du caractère transnational et évolutif de ce fléau, l’éradication de la drogue nécessite une approche aux plans national, régional et multilatéral prenant en considération les nouveaux modes opératoires des trafiquants et les nouvelles réalités de plus en plus complexes générées par les processus de lutte contre le fléau, a-t-il fait savoir, relevant qu’aucun pays ne peut prétendre y faire face seul.
D’où, pour lui, l’exigence d’une coopération bilatérale, régionale et internationale ainsi que la matérialisation du principe de responsabilité commune et partagée, deux fondamentaux pour une lutte efficace contre ce fléau.
Seule donc une coopération régionale effective et agissante peut permettre de faire face à de tels défis, a-t-il souligné, estimant que la réussite de cette action commune suppose notamment une appréhension de la problématique de la drogue dans le cadre d’une approche globale, compréhensive et respectueuse des droits de l’homme alliant les mesures de sécurité à celles de la prévention, de la réhabilitation et de l’encouragement des programmes de développement alternatif et aussi une assistance technique dans le domaine de création de centres de traitement et de réhabilitation tout en encourageant la production de médicaments génériques pour faciliter l’accès des substances contrôlées aux toxicomanes.
Il a aussi insisté, à ce propos, sur l’importance des actions et des politiques de prévention ciblant les jeunes ainsi que la nécessité d’inciter à la mise en œuvre des plans de développement humain pour les régions touchées par la culture illicite des drogues sur le long terme et ce, afin d’éviter le retour à la production illicite de drogues, en coopération avec les organismes compétents des Nations Unies, les donateurs internationaux et les agences de développement.
A signaler enfin que les travaux de cette session se sont déroulés en présence d’une délégation marocaine composée notamment de Mohamed Slaoui, premier conseiller à l’ambassade du Royaume du Maroc en Autriche, Driss El Oufir, conseiller à ce