Le Maroc a pris de nombreuses mesures préventives pour faire face à la problématique de la pénurie en eau
Le Maroc a pris de nombreuses mesures préventives pour traiter la problématique de la pénurie en eau, et ce afin de s’adapter aux changements climatiques et à leurs effets négatifs sur les ressources halieutiques, tout en poursuivant les efforts visant à soutenir l’approvisionnement en eau potable, particulièrement dans les périodes de sécheresse et les zones arides, a indiqué, mardi à Rabat, le chef du gouvernement, Saâd Eddine El Othmani.
En réponse à une question sur « la stratégie gouvernementale de gestion de la rareté en eau » lors de la séance mensuelle relative à la politique publique à la Chambre des représentants, M. El Othmani a précisé qu’afin d’assurer sa sécurité hydrique, le Maroc a pris de nombreuses mesures préventives reposant sur trois piliers complémentaires.
Le premier pilier consiste dans le traitement structurel à la travers la planification préventive et la programmation de projets visant à mobiliser les ressources hydriques afin de répondre aux besoins en eau sur les moyen et long termes (élaboration du Plan national de l’eau (PNE), les plans directeurs d’aménagement intégré des ressources en eau des différents bassins hydrauliques), outre l’élaboration et la mise en œuvre de programmes d’économie en eau dans le domaine de l’irrigation. Le deuxième pilier est relatif à la gestion proactive et consultative des réserves des barrages, a-t-il dit, expliquant que toutes les parties concernées préparent des plans annuels de gestion des réserves disponibles dans les barrages, et ce afin de répondre aux besoins hydriques des différents secteurs, en tenant compte des priorités, à savoir, l’approvisionnement en eau potable. S’agissant du dernier pilier, le chef du gouvernement a fait savoir qu’il a trait au traitement préventif, notamment dans les périodes de sécheresse, via la prise des mesures nécessaires en coordination avec les différents intervenants afin de limiter l’impact de ce phénomène sur les citoyens. M. El Othmani a souligné, par ailleurs, que le gouvernement œuvre à promouvoir les sources en eau non conventionnelles à travers la valorisation des eaux usées, citant, à cet égard, la mise en œuvre prochaine du Plan national de réutilisation des eaux usées.
Ainsi, 325 millions de mètres cubes d’eaux usées seront réutilisées, a-t-il précisé, notant que les projets prévus dans le cadre du plan gouvernemental au cours des prochaines années incluront la création de 28 centres de traitements d’eaux usées. Dans cette même veine, le Maroc travaille à améliorer son expérience dans le domaine du dessalement de l’eau de mer, a poursuivi le chef du gouvernement, faisant observer que cette expérience ne se limitera pas aux provinces du sud, mais englobera d’autres régions, à l’instar du projet de dessalement d’eau de mer pour approvisionner le Grand Agadir en eau potable, avec une capacité de production de 150.000 mètres cubes/jour.
Il a aussi cité l’appui à l’irrigation dans la région de Chtouka avec une capacité de production estimée à 125.000 mètres cubes/jour lors de la première phase pour atteindre 400.000 mètres cubes/jour sur le long terme. Le chef du gouvernement a, de même, évoqué le projet de dessalement d’eau de mer pour approvisionner la ville d’Al Hoceima en eau potable avec une capacité de production de 17.500 mètres cubes/jour, ajoutant que d’autres projets étaient prévus dans plusieurs villes côtières, outre la collecte et la valorisation des eaux de pluie et l’organisation de campagnes de sensibilisation sur ce sujet.
Afin d’assurer une gestion intégrée et durable de l’eau, il a été procédé à la révision de la loi relative à l’eau dans le cadre d’une approche participative avec la promulgation de la Loi 36-15 sur l’eau du 25 août 2016, ainsi que la loi 15-30 sur la sécurité des barrages du 27 avril 2016, a rappelé, à cet égard, M. El Othmani.
Le chef du gouvernement a reconnu que, malgré tous ces efforts, certaines régions souffrent toujours de disparités au niveau de l’approvisionnement en eau potable, notamment en été, faisant remarquer que ces perturbations affectent environ 37 villes et centres sur les 681 villes et centres gérés par l’Office national de l’Electricité et de l’Eau potable.