Le Maroc a réalisé des avancées spectaculaires dans le domaine de la santé maternelle
Le Maroc a réalisé des avancées spectaculaires, durant les 15 dernières années, dans le domaine de la santé maternelle, a affirmé, mercredi à Rabat, la directrice-Pays du Fonds des Nations unies pour la population (UNFPA), Bérangère Boell-Yousfi.
« Le Maroc a fait des avancées spectaculaires dans le domaine de la santé maternelle sur les 15 dernières années en réussissant à ramener son taux de mortalité maternelle à 72,6 décès pour 100.000 naissances vivantes, soit plus de 30% en 5 années », a souligné Mme Boell-Yousfi, lors d’une rencontre marquant la célébration de la Journée mondiale de la population. « Mais on estime qu’une femme enceinte sur 4 n’a pas désiré sa grossesse ou aurait souhaité la retarder et que 73% des décès maternels étaient évitables », a-t-elle précisé.
« La planification familiale contribue à tirer bénéfice du dividende démographique, thème du dernier sommet de l’Union Africaine (UA) où SM le Roi Mohammed VI a prononcé son discours historique marquant le retour du Royaume au sein de sa famille institutionnelle et son engagement à investir dans l’avenir des jeunes », a affirmé la responsable onusienne lors de cette manifestation initiée par l’UNFPA , en partenariat avec le ministère de la Santé, sous le thème « Planification familiale: Autonomisation des populations et développement des nations ».
Notant que la planification familiale est essentielle pour atteindre bon nombre d’objectifs de développement durable, notamment ceux visant à la promotion de la santé et de l’égalité entre les sexes, elle a relevé qu' »aujourd’hui, 214 millions de femmes dans le monde manquent encore de méthodes de planification familiale sûres et efficaces » et que « répondre à leur demande non satisfaite permettrait de sauver des vies en évitant 67 millions de grossesses non désirées et en réduisant d’un tiers les 300.000 décès maternels » selon les estimations.
Quand une femme peut planifier ses grossesses, elle peut aussi planifier sa vie, prendre des décisions, aller à l’école, rejoindre le marché du travail et être reconnue dans la société comme un membre à part entière, a ajouté la responsable.
En outre, elle a précisé que de meilleurs soins de santé de la reproduction, y compris la planification familiale volontaire, peuvent ainsi renforcer les économies et contribuer au développement durable, en permettant aux femmes d’être en bonne santé, de financer leurs études, de se joindre à la main-d’œuvre rémunérée, d’être plus productives dans leur emploi, d’obtenir des revenus plus élevés.
De son côté, le directeur de la direction de la population au ministère de la Santé, M. Khalid Lahlou a indiqué que la planification familiale constitue une intervention majeure dont l’impact sur la santé de la population et de la femme en particulier, ainsi que sur le développement des pays, n’est plus à démontrer, appelant à la nécessité de poursuivre les efforts en faveur de sa promotion et garantir l’accès à diverses méthodes de contraception de qualité.
Il a aussi assuré que le ministère a développé un certain nombre de stratégies et de programmes couvrant plusieurs composantes de la santé de la reproduction, à savoir la santé maternelle et néonatale, la planification familiale, la lutte contre les infections sexuellement transmissibles et le SIDA, la prise en charge intégrée des femmes et des enfants victimes de violence, la promotion de la santé des adolescents et des jeunes, ainsi que l’intégration de la détection précoce des cancers du sein et du col de l’utérus.
« Les efforts consentis par le ministère dans ce sens ont permis une réduction notable des taux de mortalités maternelle et infanto-juvénile. En effet, le ratio de mortalité maternelle a diminué de près de 78% en 25 ans, passant de 332 décès maternels pour 100.000 naissances vivantes en 1992 à 72,6 décès pour 100.000 naissances vivantes en 2017 », a indiqué M. Lahlou, ajoutant que le taux de mortalité infanto-juvénile, est, quant à lui, passé de 84 en 1992 à 30 pour mille naissances vivantes en 2011 et que la tendance des indicateurs tend vers une baisse encore plus significative à la fin de 2017.
Il a, par ailleurs, souligné que la célébration de cette journée s’inscrit dans la continuité de la politique menée par le Maroc en matière de santé de la reproduction et coïncide avec le lancement de la stratégie sectorielle du ministère de la Santé 2017-2021, basée sur la consolidation des réformes et des plans stratégiques liés à la politique de santé, la mise en œuvre d’un programme pour l’amélioration de l’accès des citoyens aux services de santé et la valorisation et l’investissement dans les ressources humaines.
Célébrée cette année sous le thème « Planification familiale: Autonomiser les peuples, développer les nations », la Journée mondiale de la population coïncide avec la tenue du Sommet de la planification familiale de Londres, 2ème réunion des donateurs et parties prenantes de l’initiative FP2020 visant à élargir l’accès à la planification familiale volontaire à 120 millions d’autres femmes d’ici 2020.