Le Maroc cité comme « modèle » en matière de réutilisation des eaux usées traitées pour de nouveaux usages
Le projet pilote de la ceinture verte d’Ouarzazate et la réutilisation des eaux usées traitées dans la lutte contre la désertification ont été mis en lumière par l’ONU-Environnement, à l’occasion de la Journée mondiale de l’eau (22 mars), citant le Maroc comme « modèle » en matière de réutilisation de ces eaux pour créer un espace vert urbain.
Dans un communiqué publié à l’occasion de cette journée internationale, l’Agence onusienne, dont le siège se trouve à Nairobi, a souligné les avantages de l’utilisation des eaux usées traitées pour soutenir le reboisement, ajoutant que la mise en place d’une ceinture verte autour de la ville d’Ouarzazate permet de protéger la ville des vents forts et des nuages de poussière, met à la disposition des populations locales un endroit où elles peuvent profiter de la nature, génère des emplois dans le secteur de l’agriculture et encourage la participation publique à la prévention de la dégradation des terres et de la perte de la biodiversité.
Pour l’irrigation de ces nouveaux espaces verts, il a été procédé à la réutilisation des eaux usées et traitées de Ouarzazate, lit-on dans le communiqué.
Financé par le gouvernement marocain et le Service coréen des Forêts, avec le soutien de l’ONU-Environnement et de partenaires locaux, ce projet vise aussi à améliorer la qualité de l’air, contribuer à la conservation de la biodiversité, fournir du fourrage et à améliorer les moyens de subsistance des communautés urbaines et périurbaines, relève le document.
« Ce projet a permis la création d’emplois ainsi que des opportunités pour nous permettre d’améliorer notre connaissance et notre expérience », a affirmé Lhoussine Chetma, un habitant de Ouarzazate et travaillant dans le cadre du projet cité dans le communiqué.
Initié dans le cadre de la protection de l’environnement, notamment le reboisement à partir des espèces forestières adaptées à la région, l’utilisation des eaux usées traitées et de l’énergie solaire pour le pompage, ce projet constitue une « excellente » illustration de l’utilisation de l’énergie solaire en vue de rediriger les eaux usées pour l’irrigation de cette ceinture et témoigne de la contribution de l’ONU-Environnement à mettre en évidence les avantages du traitement des eaux usées en faveur de la reforestation, souligne le communiqué.
Par la même occasion, l’Agence onusienne a également cité comme modèle dans ce domaine un projet lancé, récemment à Dar Es Salaam, en Tanzanie, par l’ONU Environnement, l’ONU-Habitat, BORDA-Africa et d’autres partenaires, portant sur l’utilisation des eaux usées dans les zones urbaines sans systèmes d’égouts.
« Les eaux usées sont une ressource trop précieuse pour être ignorée, surtout dans un monde où l’eau se fait de plus en plus rare », souligne l’ONU-Environnement, notant que « les eaux usées en provenance des grandes villes sont pour la plupart du temps rejetées dans les mers ou les rivières sans avoir été préalablement traitées, engendrant ainsi une pollution et une menace pour la santé des écosystèmes et des populations ».
« Lorsque les conditions nécessaires sont réunies, les eaux usées peuvent être recyclées pour servir à l’agriculture, l’irrigation ou l’industrie, des secteurs d’activités nécessitant tous d’énormes quantités d’eau », indique la même source.
La Journée mondiale de l’eau met l’accent cette année sur la gestion durable des ressources en eau douce, et particulièrement sur la gestion des eaux usées dans les villes africaines.