Maroc-diplomatie/2021: Accumulation de succès diplomatiques, jamais égalés
Par Taieb Dekkar*
Le Royaume du Maroc termine l’année 2021, avec une accumulation de succès jamais égalés au plan diplomatique, dont le principal restera certainement la résolution historique 2602 (29 Octobre 2021) du Conseil de sécurité qui, confirmant certes un tournant enclenché en 2007, a définitivement balayé l’option référendaire et consacré l’autonomie comme unique issue à la question du Sahara marocain.
Certes, le Conseil de sécurité avait opéré, depuis 2007, un virage dans son approche du traitement de la question du Sahara, mais comme en 2020, il s’est explicitement exprimé en faveur d’une «solution politique juste, durable et mutuellement acceptable, basée sur le compromis», en d’autres termes, balayant l’option référendaire, chère à nos voisins de l’Est, et consacrant en conséquence l’autonomie, comme unique option pour le règlement de ce dossier, qui traine depuis plus de 45 ans.
La résolution 2602 servira ainsi de cadre ainsi que de feuille de route pour les prochaines consultations et négociations du nouvel envoyé personnel du Secrétaire général de l’ONU, Steffan de Mistura. Une fois de plus, le Conseil de sécurité s’était «félicité des efforts sérieux et crédibles faits par le Maroc pour aller de l’avant vers un règlement» de ce dossier, en se bornant à noter l’enregistrement (au bureau d’ordre), en même temps, du dépôt d’une proposition du polisario, sans plus.
Cette résolution marque un tournant pour le Royaume, dans la mesure où ses ennemis avaient déployé une vaste chaine logistique (envoyés spéciaux, lobbys aux Etats unis) pour faire pression sur le Conseil de sécurité et l’amener à enterrer ses propres résolutions successives pendant environ 30 ans (revenir à 1991), pour reprendre à zéro et donc faire plaisir à «la force de frappe» continentale. Les «envoyés spéciaux» avaient fixé la barre très haut et pensaient sérieusement, par mauvais calculs, pouvoir changer le cours de l’histoire ; plus grave, amener le Conseil de sécurité à se déjuger, pour trois décennies, et à considérer avoir commis un grave tort au pays «pivot» de la discorde au Maghreb, dans le monde arabe et dans le monde.
L’Algérie, qui est citée comme partie prenante aux futures négociations, alors qu’elle s’entête depuis des décennies, à dissimuler son rôle fondamental dans ce conflit, est aujourd’hui invitée par une résolution internationale à assumer ses responsabilités historiques vis-à-vis de la communauté internationale et des peuples du Maghreb. La stratégie des axes ne mènera pas très loin l’Algérie, qui multiplie les tentatives tendant à isoler politiquement ou diplomatiquement le Royaume, dont le réseau d’amitié et de sympathie au niveau régional et mondial n’a heureusement pas été établi sur une base éphémère de propagande et de rêves, mais sur des partenariats économiques et politiques puissants.
Si l’Algérie et son pantin, le polisario, maintiennent leur position de boycotter le format des tables rondes, ils se mettront à dos le Conseil de sécurité, et toutes les combines de la diplomatie algérienne, notamment celles de mobiliser les nouveaux membres africains du Conseil de sécurité, ou d’impliquer fortement l’Union africaine dans le processus onusien, sont voués à l’échec.
Alger va tout droit vers une impasse diplomatique grave !
Par contre, le pays «pivot» réel du Maghreb, le Makhzen, rayonnant dans le monde, en cette fin d’année, accumule les succès. Après le Conseil de sécurité, c’est l’Union européenne qui fait sienne la résolution 2602, suivie de la Quatrième Commission des Nations unies et de la Ligue des Etats-arabes qui vient, un an après la reconnaissance des Etats unis de la souveraineté totale et entière du Maroc sur ses provinces du sud, d’adopter la carte du Maroc, dans ses frontières internationales, incluant la région sud, malgré les négations des «envoyés spéciaux».
*journaliste et écrivain